Le gendarme de Corse auteur d’un tir mortel lors d’une intervention remis en liberté

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Gendarmes affectés en PSIG des Alpes-Maritimes (Photo d'illustration D.C/LVDG)

Le gendarme du PSIG de Bastia (Corse) mis en examen samedi 24 février pour “homicide volontaire” et placé en détention provisoire a été libéré. Saisie d’une demande de mise en liberté par son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bastia a infirmé l’ordonnance du juge de la liberté et de la détention (JLD). Le militaire, un adjudant comptant 25 ans de services, est rentré à son domicile après une semaine en prison. Sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme, il peut exercer sa profession et pourra reprendre son travail, dans les bureaux, pendant l’instruction qui s’annonce longue.

Le placement en détention était à la fois incompréhensible et contraire au droit, nous sommes heureux que la cour d’appel ait entendu nos arguments et rendu sa liberté à cet homme qui a consacré sa vie au respect de la loi” a réagit auprès de la Voix du Gendarme son avocat, Me Laurent-Franck Liénard.

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Le gendarme avait été placé en garde à vue après un tir mortel au pistolet mitrailleur HKMP9 lors de l’interpellation le jeudi 22 février d’un suspect à son domicile de Poggio d’Oletta (Haute-Corse), une commune rurale d’environ 200 habitants située à 20 km au sud de Bastia. 

Vers 6 heures, à l’heure légale, des gendarmes des sections de recherches d’Ajaccio et de Bastia, assistés du PSIG local, étaient intervenus au domicile d’un suspect, Alain Cappuri, un sexagénaire “déjà condamné à plusieurs reprises”. Ils devaient l’interpeller dans le cadre d’une affaire instruite à Ajaccio pour “association de malfaiteurs, vols en bande organisée et recel”. L’opération avait pour objectif « l’interpellation de plusieurs personnes dans les départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ».

Lors de l’intervention, Alain Capurri a été mortellement blessé par balles. La « victime n’était pas armée au moment des faits, malgré la présence d’armes au sein de son domicile », a souligné le procureur de la République, Jean-Christophe Navarre dans un communiqué samedi, en précisant que l’autopsie avait révélé « la présence de trois plaies dont l’une, en région thoracique, à l’origine de lésions internes mortelles ».

Un geste involontaire?

L’analyse de la caméra piéton et les investigations réalisées par l’inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) ont mis en évidence « l’existence d’un tir unique, réalisé à l’aide d’un pistolet mitrailleur, dont le sélecteur apparaissait avoir été positionné en mode rafale libre », a encore détaillé le procureur.

Le gendarme du PSIG auteur du tir mortel avec le HK UMP9 -qui dispose de plusieurs positions de tir, coup par coup, rafale de trois ou rafale libre- “n’a pas su s’expliquer sur les circonstances de son tir et déclaré ne pas avoir le souvenir d’avoir appuyé sur la détente de son arme arguant donc d’un geste involontaire” a encore détaillé le procureur qui avait requis le placement en détention provisoire du militaire.

La victime était un parent proche de Richard et Christophe Guazzelli, membres du grand banditisme insulaire selon Corse Matin. Ces deux hommes vont être jugés à partir de mai prochain devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence pour le double assassinat de Jean-Luc Codaccioni et Tony Quilichini en décembre 2017, à l’aéroport de Bastia-Poretta.