Incorporation de la première e-comp@gnie : la transformation numérique de la Gendarmerie en marche

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Concours Gendarmerie (Photo d'illustration Gendarmerie)

La transformation numérique de la Gendarmerie s’opère tous azimuts dans le cadre du plan Gend 20-24. Dans cette dynamique et pour accompagner ce changement, la “e-comp@gnie” a incorporé le 28 juin 2021 l’école de Chaumont (52). Il s’agit de la première promotion numérique. Elle sera suivie de deux autres à la rentrée comme l’a tweeté le Directeur général.

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Cette compagnie est la concrétisation visible de la transformation numérique que vit le recrutement des Gendarmes, en pleine phase de modernisation. Le point avec le colonel Hervé Beguinot, chef du bureau du recrutement, des concours et examens (BRCE) à la Direction des personnels militaires de la Gendarmerie (DPMGN).

Les épreuves de concours se modernisent (Photo BRCE Gendarmerie)

La e-comp@gnie qui a fait sa rentrée à l’école des sous-officiers à Chaumont rassemble 120 élèves sous-officiers. Ces derniers ont été spécialement sélectionnés sur plus de  500 lauréats volontaires des concours SOG “interne” et “externe” via  une évaluation numérique de deux heures organisée sur la plate-forme extérieure Pix, un service public en ligne pour évaluer, développer et certifier ses compétences numériques.

Les élèves de la e-comp@gnie affectés en brigade ou en mobile

Cette évaluation a permis de mesurer leur niveau de connaissances et d’appétence dans ce domaine spécifique (outils de recherches et de veille sur Internet, le vocabulaire élémentaire du web etc.). Ces volontaires sélectionnés auront le même cursus que leurs camarades lauréats des mêmes concours de septembre 2020, mais bénéficieront d’une formation augmentée en numérique

“L’ambition est que ces Gendarmes “augmentés en numérique” puissent irradier leurs connaissances auprès de leur entourage notamment auprès de ceux qui n’ont pas la même culture numérique

A l’issue de leur scolarité, ils ne seront pas affectés à la brigade numérique ni dans une unité spécialisée mais bien au sein d’une unité classique de gendarmerie départementale ou mobile. “L’ambition est que ces Gendarmes “augmentés en numérique” puissent irradier leurs connaissances auprès de leur entourage, notamment auprès de ceux qui n’ont pas la même culture numérique” précise le colonel Hervé Beguinot.  Pour lui, il s’agit d’un véritable “pas en avant”, ces connaissances doivent pouvoir bénéficier à tous, permettant à chacun de mieux appréhender les évolutions sociétales dans ce domaine (nouveaux outils, nouvelles applications, …)

Objectif : 40 % d’officiers scientifiques issus de filières scientifiques.

Les officiers ne sont pas en reste car l’objectif de la Direction générale est de recruter 40% d’officiers issus de filières scientifiques qui permettront également d’accompagner pleinement la transformation numérique de l’Arme. Il s’agit de diversifier les voies de recrutements et de recruter également des officiers ayant un bon niveau de culture scientifique (sciences dures) justifie le chef du BRCE.

La première édition du concours officiers universitaire scientifique (OGU-S) s’est tenue en mars dernier. Sur les 90 candidats et candidates inscrits, 34 ont été déclarés admissibles et 10 d’entre eux rejoignent l’EOGN ce mois d’août. Ce concours comportait notamment à la phase écrite, une épreuve spécifique à savoir “un cas concret scientifique pluridisciplinaire” permettant à chacun, quelque soit sa spécialité s’il est issu d’une filière scientifique, de s’y retrouver. 

Ce nouveau concours scientifique est le “pendant” du concours OG-U axé sur les sciences humaines et sociales et ne remet nullement en cause la voie OG-titres précise le colonel Béguinot. Le but recherché est davantage d’augmenter sociologiquement la part des officiers “scientifiques” à vocation généraliste dans les unités et états majors de la Gendarmerie.

Les tests psychotechniques dématérialisés

Le recrutement subit une cure de modernisation sans précédent avec des outils et des processus qui se perfectionnent et s’adaptent aux évolutions sociétales. Ainsi, véritable petite révolution, les tests psychotechniques sont aujourd’hui dématérialisés.

Le BRCE, pour mettre en œuvre dans de bonnes conditions la politique de recrutement fixée par le DGGN ,en l’occurence réaliser le schéma d’emploi annuel de la gendarmerie, modernise ses outils et ses process pour s’adapter à la configuration du vivier, répondre au mieux aux attentes des jeunes qui le constituent et aux besoins de l’institution” commente le “patron” du recrutement.

La modernisation des concours se décline avec plusieurs concrétisations:

  • la correction en ligne des copies de tous les concours qui sont scannées et réparties aléatoirement sur les correcteurs permettant une correction en ligne plus facile et plus rapide
  • la dématérialisation des tests psychotechniques (à l’exception des GAV) qui sont passés sur ordinateurs à la phase d’admissibilités ;
  • la création d’une nouvelle épreuve de culture numérique dématérialisée passée sur ordinateur à la phase d’admissibilité des concours SOG.
  • le projet en cours de création d’un nouveau compte candidat pour renforcer le lien entre le recruteur et le candidat ;
  • le projet de création d’un “CIR” numérique (centre d’information et de recrutement) permettant aux personnels des CIR via une plate-forme numérique, de pouvoir répondre aux nombreuses questions liées aux recrutements qui sont posées sur les réseaux sociaux.

Un nouveau site de recrutement

Enfin, un nouveau site de recrutement de la Gendarmerie est en projet et devrait voir le jour en fin d’année. “Il sera plus lisible et adapté aux habitudes de navigation des jeunes candidats avec notamment la possibilité de s’inscrire en ligne depuis son téléphone portable” annonce le colonel Béguinot.

Projet d’une nouvelle voie de concours ouverte aux  GAV

Concernant les concours de sous-officiers, le colonel Beguinot précise que le BRCE travaille sur de nombreux projets dont une nouvelle voie de concours RAEP (reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle) permettant aux GAV les plus méritants, bénéficiant d’une solide expérience professionnelle, d’accéder à la formation d’élèves Gendarmes. Cette voie, limitée à 10 % du volume total des recrutements, soit moins de 300 lauréats, ne remettra pas en cause les autres concours SOG1 et SOG2. Mais pour l’instant ce nouveau concours n’est qu’un projet.

Concernant les Gendarmes adjoints volontaires, leur durée de services a été portée à 7 ans dans le cadre de la crise sanitaire, et ils ont été 5000 à intégrer les rangs de la Gendarmerie en 2020. Ils seront encore davantage en 2021. Dans le même temps, 4000 sous-officiers ont été recrutés en 2020.

Le recrutement des GAV dématérialisé

La sélection des GAV qui se fait au fil de l’eau durant l’année est en cours de modernisation. Lourd et quelque peu archaïque, le processus de recrutement va être entièrement réorganisé et dématérialisé au même titre que pour les autres recrutements déjà réalisés.

L’ambition étant de réduire au maximum le délai du processus de recrutement entre l’inscription et l’incorporation et de rendre le candidat pleinement acteur de son parcours.

D’ores et déjà, après s’être inscrits en ligne, ils prennent immédiatement un rendez-vous avec un référent recrutement via “gend&vous”, une plate-forme de type Doctolib permettant une prise en compte plus rapide de la candidature.

Les GAV emplois particuliers formés dans les régions

S’agissant de la formation, les GAV-EP “emploi particulier” qui sont destinés à occuper des emplois de soutien, suivront désormais une formation de 15 jours assurée par les régions. Quant aux GAV EP “accueil – sécurité”, ils sont désormais transformés en GAV-APJA avec une formation classique de 13 semaines en école.

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