Gendarmes blessés dans l’Allier : la piste d’un traquenard (vidéo de la conférence de presse du procureur)

0
835
Le procureur de Cusset a tenu une conférence de presse avec la colonelle Isabelle Oréfice et le colonel Olivier Serres (Capture d'écran YouTube La semaine de l'Allier)

Les Gendarmes du PSIG de Vichy et leurs camarades de la brigade territoriale du Mayet-de-Montagne étaient venus ce mercredi 15 mars interpeller à la Chapelle, Allier, un individu de 38 ans. Mais alors qu’ils venaient de le menotter, sa maison, située au lieu dit Palissards, a explosé et trois militaires du PSIG ont été grièvement blessés. Ils ont été admis dans un service des grands brûlés à Lyon. Trois autres militaires de la brigade territoriale du Mayet-de-Montagne ont également subi des brûlures plus légères en portant secours à leurs camarades.

Sur le même thème : Drame de Saint-Just: un “vieux Gendarme retraité”s’interroge de plus en plus sur le métier

Les Gendarmes étaient venus interpeller l’individu à la demande du procureur. Purgeant une peine de détention à domicile sous bracelet électronique pour conduite sous stupéfiants, il venait de menacer au téléphone des fonctionnaires de justice, dont son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, ceux-ci ayant refusé de modifier ses horaires de sortie. Il devait être placé en garde à vue après son interpellation.

Lors d’une conférence de presse ce vendredi, le procureur de la République de Cusset a donné des nouvelles des blessés et de l’enquête.

Pronostic vital toujours engagé pour l’un des militaires

Le pronostic vital du militaire le plus atteint, -il est brûlé à 90%- est toujours engagé. Il est âgé de 27 ans. Son état de santé est “critique” selon le magistrat entouré du commandant de groupement, la colonelle Isabelle Orefice et du commandant de la section de recherches de Clermont-Ferrand, le colonel Olivier Serres. Les deux autres Gendarmes sont sortis du coma. L’un, âgé de 35 ans nécessite énormément de soins. Le troisième, âgé de 33 ans, est touché au visage et ne se souvient pas des faits a précisé Eric Neveu, cité par La semaine de l’Allier qui a filmé la conférence de presse. (Ci-dessous).

Le procureur a clairement évoqué un geste prémédité de la part de l’homme. Ce dernier aurait ainsi voulu se suicider avec la volonté de tuer des Gendarmes.

Un traquenard

“La question se pose est de savoir si nous avons affaire à une personne qui attendait les Gendarmes et qui a voulu tuer. On ne sait pas ce qui s’est passé lors de l’interpellation. Le seul élément constant, c’est qu’il y avait une forte odeur d’essence lorsque les forces de l’ordre sont intervenues” a déclaré Eric Neveu, cité par France Bleu.

À aucun moment les Gendarmes ne se sont doutés qu’ils pouvaient tomber sur un tel traquenard, mais ils ont été les victimes d’un scénario presque élaboré par l’auteur des faits, en rapport avec la date d’anniversaire de son fils de 15 ans qu’il ne voyait plus depuis six ans“, “ce qui était sa plus grande souffrance”, a encore déclaré Éric Neveu. Les découvertes des enquêteurs étayent les propos du procureur. Ils ont en effet retrouvé des traces de super carburant et une bouteille de gaz de 13 kg semi-ouverte sur les lieux de l’explosion.

Des déclarations et des vidéos annonciatrices

Les autres éléments constitutifs d’une probable préméditation sont ses déclarations à un ami peu avant son interpellation. Il lui avait dit qu’il retournerait en prison “avant la fin de la semaine”. Il lui avait également confié il y a quelques mois “qu’il utiliserait un jerrycan et une bouteille de gaz si les Gendarmes entraient à son domicile“.

Le suspect, a par ailleurs publié plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux la veille et le matin du drame. Le mercredi 15 mars au matin, dans une autre vidéo adressée à son fils il dit : “Aujourd’hui c’est ton anniversaire mais ton père il a la haine… Mais je t’aime quand même, on va se revoir en Enfer… Si la justice croit que je joue avec eux, je me suis permis… J’ai mis 40 litres d’essence là pour vous qui vous attend, il y a le gaz, j’ai pas peur de cramer… Mais vous allez cramer aussi“.

Dans cette vidéo on aperçoit des jerricans, une bonbonne de gaz et de la tuyauterie selon le procureur de la République qui voit en cette vidéo une forme de “testament”

Le commandant de région sur place

Le directeur général de la Gendarmerie, le général Christian Rodriguez, s’est très rapidement entretenu par téléphone avec les familles des militaires hospitalisés et avec leurs camarades plus légèrement blessés. Il se rendra à leur chevet dès que possible. Le commandant de région, le général de corps d’armée Laurent Tavel s’est quant à lui rendu dans l’Allier.

La Voix du Gendarme et l’UNPRG adresse leurs voeux de rétablissement aux militaires blessés ainsi que tout leur soutien à leurs camarades.