Le lieutenant-colonel de Gendarmerie Jean-Christophe Bellomia, instructeur à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) de Melun, en Seine-et-Marne, est décédé ce mardi 28 mai en service lors d’un accident survenu à la Selle-sur-le-Bied, dans le Loiret (45). Il participait avec deux stagiaires à un stage de recyclage à la conduite motocycliste, encadré par le Centre national de formation à la sécurité routière (CNFSR) lorsqu’il a été mortellement percuté par un véhicule alors qu’il circulait en rame. Les deux autres motocyclistes ont été blessés. Une cagnotte est mise en place pour sa famille.
Une cérémonie d’honneurs funèbres militaires, présidée par le général de corps d’armée Pierre Casaubieilh, commandant des écoles de la Gendarmerie nationale, s’est tenue ce vendredi 31 mai, à 15 heures, à l’EOGN relate Gendinfo. L’officier décédé a été cité à l’ordre de la Gendarmerie nationale avec attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec palme de bronze. La médaille de la sécurité intérieure, échelon or, lui a été décernée. Il était titulaire de la médaille de la Défense nationale, échelon or (2002), de la médaille de la protection militaire du territoire avec agrafe Trident (2017), et avait été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite en 2019.
Onze ans à la Gendarmerie des transports aériens
Originaire de l’arrière pays Niçois, de la commune de l’Escarène, et issu d’une famille connue, son père était correspondant local de presse pour “Nice Matin”, Jean-Christophe Bellomia a commencé son parcours en décembre 1990 comme élève-gendarme à Montluçon. Sa première affectation a été la brigade territoriale de Valleiry en Haute-Savoie (74).
En 1995, il a rejoint la Gendarmerie des transports aériens (GTA) où il a servi durant 11 ans, notamment à la compagnie de Nice, en particulier au détachement de l’aérodrome de Cannes, ainsi qu’à Nantes.
Lauréat du concours G3 (semi-direct) ouvert aux sous-officiers, il a intégré l’EOGN en août 2006 et a suivi la scolarité de deux ans au sein de la 113ème promotion “Général Fauconnet” ,dans la dominante “sécurité routière”, obtenant son brevet militaire de conduite motocycliste en mars 2008. (*)
À l’issue de sa scolarité, il a pris le commandement du peloton d’autoroute de Saint-Omer, unité qu’il a commandée jusqu’en 2012 et qu’il transformée en brigade motorisée dès 2011, se voyant attribuer une lettre de félicitations à ce titre.
Il a ensuite commandé l’escadron départemental de sécurité routière des Landes à Mont-de-Marsan de 2012 à 2016, obtenant le diplôme de l’enseignement militaire supérieur dans l’intervalle.
Reconnu dans sa technicité et son rôle de chef, il est placé sur un commandement fonctionnel de niveau supérieur, à la tête de l’EDSR de la Sarthe au Mans où il a été félicité pour la conduite des opérations de sécurisation des épreuves internationales des 24 heures du mans entre avril et juillet 2018. Il a également reçu un témoignage de satisfaction du commandant de région pour son engagement durant les violences en lien avec le mouvement des “gilets jaunes” au cours du trimestre 2018.
Le 1er août 2019, il est a été affecté outre-mer à la tête de l’EDSR du Sud-Océan-Indien à Saint-Denis de la Réunion unité qu’il a commandée jusqu’en juillet 2023.
Au cours de ces 4 années exigeantes, il a reçu quatre lettres de félicitations au titre de ses actions de lutte contre l’insécurité routière sur l’île, d’escortes du président de la République et du Premier ministre ou encore de son engagement dans le contexte de la crise sanitaire.
À son retour en métropole, le 1er août 2023, il a été promu au grade de lieutenant colonel et nommé officier professeur à l’EOGN.
Très attaché à sa dominante et à sa technicité motocycliste, il s’était porté volontaire pour renforcer les escortes demandées à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris et des cérémonies du 14 juillet.
(*) La promotion “Général Fauconnet” a déjà été endeuillée à deux reprises nous signale le colonel Frédéric Allamand, cadre de cette promotion : un officier-élève, le sous-lieutenant Patrick Poncet, décédé pendant la scolarité des suites d’une maladie puis le lieutenant Florian Gout décède hors service à moto en 2009, juste après son mariage.
Une cagnotte de la Fondation maison de la Gendarmerie
La Fondation Maison de la Gendarmerie a mis en place une cagnotte au profit de son épouse, Emily et de son fils, William (16 ans). Le don recueilli dans le cadre de cette cagnotte ne donnera pas lieu à l’émission d’un reçu fiscal selon la réglementation en vigueur.
La Voix du Gendarme et l’UNPRG adressent leurs condoléances attristées à son épouse, à son fils et à ses proches et apporte tout son soutien à ses camarades.
D.C