La France a enregistré un nombre record de détenus au 1er janvier, avec près de 76 000 personnes incarcérées, marquant ainsi une augmentation de 0,3% en un mois et de 5,2% sur un an, d’après les données récentes du ministère de la Justice. Cette augmentation porte le taux de surpopulation carcérale à un niveau critique de 122,9%.
Les établissements pénitentiaires français, dotés d’un peu plus de 60 000 places opérationnelles (une augmentation de 1,8% en un an), font face à une densité carcérale globale alarmante. Plus particulièrement, les maisons d’arrêt, qui accueillent des détenus en attente de jugement et des condamnés à de courtes peines, affichent un taux d’occupation de 147,6%. Dans certains cas, le taux d’occupation dépasse même les 200%, affectant 14 prisons.
Cette situation de surpopulation entraîne des conditions de détention précaires, avec 2 840 détenus contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol, un chiffre en hausse de 36,5% par rapport à l’année précédente.
Le système pénal français comptait environ 90 000 individus sous écrou au 1er décembre, incluant 15 750 personnes sous surveillance électronique ou en placement extérieur. Parmi les détenus, environ 20 000 sont en détention préventive, représentant 26,3% du total.
La proportion de femmes (3,7%) et de mineurs (1%) parmi la population carcérale reste stable.
Face à cette surpopulation carcérale chronique, qui a valu à la France une condamnation de la Cour européenne des droits de l’Homme en juillet, le gouvernement prévoit la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027 pour atténuer cette crise.
JCV et AEF
Crédit photo : Photo de RDNE Stock project