Mayotte en détresse : entre catastrophe humanitaire et pression migratoire, l’urgence d’agir

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Les bâtiments de la Gendarmerie sont échoués (Photo Gendarmerie nationale)

Au mois de mai, dans La Voix du Gendarme magazine N54, un dossier détaillé a été consacré à l’archipel de Mayotte, révélant une situation alarmante. La pression migratoire en provenance des Comores et de l’Afrique occidentale est devenue insoutenable pour la population mahoraise. Les nombreux bidonvilles, foyers de toutes les dérives et misères, étaient devenus des zones dangereuses et une crise sanitaire s’aggravait rapidement. Tous les éléments étaient réunis pour une catastrophe humanitaire imminente. La suspension des opérations Wuambushu, sous la pression d’associations idéologiques et peu scrupuleuses, n’a fait qu’empirer la situation migratoire.

La nature en se manifestant avec force a chamboulé les prévisions pessimistes. Un cyclone d’une rare intensité vient de ravager le territoire durant deux jours. Les habitations de fortune construites avec des matériaux de récupération n’ont résisté que quelques minutes aux vents violents, tandis que les constructions en maçonnerie, bien que plus résistantes, ont également subi d’importants dégâts. Le tissu économique et les administrations sont en ruine. L’unique centre hospitalier de l’île ne peut plus remplir sa fonction d’assistance. La crise sanitaire s’ajoute désormais à la pression migratoire et sécuritaire qui paralysait déjà le territoire. La résilience du peuple mahorais est mise à rude épreuve face à des infrastructures dévastées.

Ce département français d’outre-mer avait peut-être besoin d’un cataclysme de cette ampleur pour révéler son extrême fragilité. Une fois les secours aux personnes et l’acheminement des vivres stabilisés, des mesures urgentes et à la hauteur de la situation devront être prises. La réponse doit venir des autorités politiques qui devront faire preuve de courage et de fermeté pour reconstruire, notamment en prenant des décisions courageuses concernant les étrangers en situation irrégulière. Ce territoire ne peut accueillir toute la misère de cette partie de l’Afrique, comme l’a tragiquement démontré la situation actuelle. Les morts se comptent par milliers, voire par dizaines de milliers, principalement parmi ceux qui vivaient dans les bidonvilles construits anarchiquement dans l’espoir d’une vie meilleure. Personne ne peut croire les chiffres ridicules annoncés officiellement

La situation des métropolitains présents sur l’archipel n’est guère différente de celle de leurs compatriotes mahorais. Toutes les administrations ont subi des dommages et les familles des coopérants sont dans le même dénuement que les autres sinistrés. Une différence notable cependant : elles subissent le double impact de la catastrophe. Elles ont tout perdu, comme les autres, mais leurs conjoints, qu’ils soient gendarmes, policiers, pompiers ou fonctionnaires, sont absents car mobilisés 24 heures sur 24 pour prévenir les pillages et les rapines ou pour mettre en place le ravitaillement des populations sinistrées. Il est fort probable que nombre d’entre elles envisagent de quitter provisoirement ou définitivement Mayotte dès que les liaisons commerciales seront rétablies.

Le seul espoir des Mahorais repose désormais sur la capacité des autorités locales et nationales à mobiliser les ressources nécessaires pour restaurer les infrastructures vitales à leur survie.

JFC

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