L’incompréhensible marche blanche pour des délinquants assumée par le maire d’Etampes scandalise les Gendarmes et policiers

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controle routier
(Photo d'illustration ACSPMG pour LVDG)

La marche blanche organisée à Etampes le 17 janvier en hommage à deux délinquants qui se sont tués en voiture en tentant de fuir un contrôle de Gendarmerie fait polémique et scandalise les Gendarmes et les policiers. En faisant état d’un “tragique accident de la route”, la municipalité dirigée par Franck Marlin (LR), par ailleurs ancien député membre de la commisison de la Défense nationale, a fourni selon le Parisien gracieusement estrade, sonorisation et a mobilisé les policiers municipaux un dimanche, pour rendre hommage à ces deux individus.

L’élu, qui n’a pas donné suite aux demandes de La Voix du Gendarme pas plus que son service de presse, a “assumé pleinement” ce geste politique fort de symboles sur Cnews. Incompréhensible de la part de cet élu, ancien membre de la commission de la Défense et qui s’était dit sur Twitter, “bouleversé” par la mort des trois Gendarmes de Saint-Just.

Un refus d’un contrôle de Gendarmerie

Dans la nuit du 13 au 14 janvier, deux jeunes frères refusent de se soumettre à un contrôle de Gendarmerie sur la N20 près d’Etampes. Roulant à contresens, les deux fuyards se tuent en percutant de face un poids lourd.

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Deux délinquants multirécidivistes

Le chauffeur sort indemne de l’accident.

Les deux frères, Samir âgé de 33 ans, et son grand frère Nourredine, âgé de 39, étaient “très défavorablement” connus des services de police.

Samir devait comparaître libre le jour-même de sa mort pour “détention non autorisée de stupéfiants”. Il avait une trentaine d’antécédents judiciaires. Quant à son frère, Nourredine, il avait déjà été condamné à 10 ans de prison pour trafic de stupéfiants.

Un soutien qui fait polémique

En plus de la marche blanche, le maire s’est rendu dans le quartier sensible de Guinette où vivaient les deux hommes afin d’assurer leur famille et leur proche de son soutien et promettre que l’enquête serait menée dans la “plus grande transparence“.

Dans une réaction à lire dans notre prochain magazine de mars, l’UNPRG, première association de Gendarmes avec 30000 membres estime que “C’est un drame et personne ne peut se réjouir de la mort d’un homme. La compassion pour les proches des défunts est normale mais organiser une marche blanche en leur mémoire laisse entendre que cet accident est la faute de la Gendarmerie.”En fait le maire commet un déni des valeurs républicaines au profit de la paix publique” estime l’UNPRG qui parle “d’aveu de faiblesse”.

Christophe Rouget, commandant de police et secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure, SCSI-CFDT, considère cette marche, comme une “inversion des valeurs”. Une chose “tout à fait regrettable” selon lui.

“J’assume ce geste-là” dit le maire d’Etampes

Interviewé une semaine plus tard par CNEWS, le maire d’Etampes, visiblement peu à l’aise, a réaffirmé sa position quant à cette marche blanche. “Je suis là quand il le faut et j’assume ce que je fais (…) j’assume ce geste-là”.

Quand une famille est dans la douleur, il est du devoir d’un maire d’être présent pour accompagner des enfants de la ville” ajoute-t-il sur un ton agacé.

Les Gendarmes et les policiers jugeront et il serait intéressant d’avoir l’avis des parlementaires anciens Gendarmes des Républicains, le sénateur, Henri Leroy, (Alpes-Maritimes) et le député Jean-Louis Masson (Var) de même que le secrétaire national à la sécurité, Bruno Beschizza, ancien commandant de police.

D’après Le Parisien, cette marche blanche pourrait expliquer certaines menaces ayant conduit à l’annulation d’une manifestation contre les violences prévue ce dimanche 31 janvier à Etampes. L’organisateur, l’opposant (sans étiquette) Remi Lavenant est l’un des premiers élus à s’être indigné de cette marche.