Le commissaire Lauze, commissaire de police écrivain : “les parachutistes, moment charnière de ma vie”

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La Voix du Gendarme a rencontré Frédéric Lauze, auteur du “Testament d’Alexandrie”, le commissaire général de Police écrivain et ancien parachutiste, ancien combattant. Ce haut policier au parcours atypique qu’il attribue pour partie à son passage dans les “paras » évoque son passage dans l’armée, les vertus du service national et ses rapports avec la Gendarmerie dans le cadre de ses fonctions d’ancien conseiller sécurité du Premier ministre et actuel directeur départemental de la sécurité publique du Val d’Oise.

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Quelle part prend dans votre parcours votre engagement dans les parachutistes ? Quelles valeurs y avez vous trouvées et vous ont -elles servi pour la suite? 
Mon parcours dans les parachutistes a été le moment fort et surtout charnière de ma vie. 
Adolescent très turbulent aux portes de la délinquance, cet engagement m’a permis de mettre fin à cette dérive, de me discipliner afin de reprendre des études, d’être fier d’avoir servi mon pays au sein de la FINUL au Liban en 1982. Cet engagement est un lien fort avec mon père lui même ancien para engagé en Indochine. 
Je suis devenu plus complice avec lui, il s’est transformé en “passeur” et il était si inquiet et fier de cet engagement au Liban limité le temps d’un service militaire, mais l’intensité est souvent plus impactant que la durée, surtout pour un appelé. La dimension sacrificielle de cet engagement, les valeurs militaires et très classiquement l’amour de ma patrie et le respect de nos morts m’ont fait murir. La notion du tragique est entrée dans ma vie à jamais pour le pire et le meilleur.

J’ai appris dans les paras le dépassement de soi, l’esprit d’équipe et que j’étais humblement un héritier redevable à mon pays et à ceux qui se sont sacrifiés pour le construire et le défendre.


Par la suite cette fierté et l’intensité de cette période au 1er RCP  à Pau et au Liban m’ont donné confiance en moi alors que malgré l’apparence que je voulais donner, je ne croyais pas en moi, j’étais très marqué par mon échec scolaire. Les paras m’ont donné de la rigueur, de l’énergie et de un capital confiance. 

Dans votre métier, vous voyez quotidiennement des jeunes à la dérive, pensez vous comme certains que le rétablissement du service militaire est une des solutions pour aider des jeunes à s’insérer dans la société ? 
Oui absolument même si je comprends les obstacles politiques, capacitaires, techniques qui font qu’aujourd’hui ce serait lourd et difficile de le rétablir. Mais la défense de la nation ne doit pas concerner que des professionnels, mais l’ensemble de la société. Ce serait gagnant gagnant pour les jeunes Françaises et Français, pour favoriser l’assimilation, le civisme, un patriotisme moderne et ouvert et diffuser l’esprit de défense qui ne va pas de soi… Ce serait aussi un pari gagnant à moyen terme pour l’armée.

D’où vous vient cette passion pour l’écriture et pour l’Orient ?
La formule n’est pas de moi ! mais… “j’étais parti vers l’Orient compliqué avec des idées simples”  et .. ce n’est pas de moi non plus “je suis un occidental perverti par l’Orient« . La complexité identitaire du Moyen-Orient, de ses peuples, son histoire me passionnent. Dans cet incubateur de mythes, de religions, le tourbillon m’a entraîné, m’a happé et je me suis passionné pour le Moyen-Orient. Je me suis mis alors a m’intéresser à la géopolitique, à l’histoire mais également à la philologie et aux religions puis à la spiritualité et tout simplement le plaisir de me balader dans des villes chargées d’histoire et de mystères, des déserts inspirants. Le Moyen-Orient, c’est un monde stimulant parfois un peu étouffant, même si je n’ai pas borné mes voyages au Moyen-Orient car le monde est si grand et la vie si courte. 

Dans vos affectations successives, comment s’est déroulée votre collaboration avec la Gendarmerie? Vous avez été conseiller sécurité d’un 1er ministre, quel est votre regard sur la Gendarmerie?
Ma collaboration s’est très bien passée, une collaboration sans nuage et constructif. La Gendarmerie est forte de son histoire, de son maillage et de a militarité.

Dans le Val d’Oise notre coopération est exemplaire avec le Groupement, ce sont des relations d’amitiés. Il n’y a pas de place pour les préjugés, les gueguerres picrocholines en 2020 face au terrorisme et à la délinquance !