Assassinat de Magali Blandin : l’efficient investissement des Gendarmes dans une affaire hors-normes

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L’affaire Magali Blandin a trouvé son épilogue, dramatique grâce à un investissement considérable des Gendarmes d‘Ille-et-Vilaine. Le corps de cette mère de quatre enfants disparue depuis le 11 février à Montfort-sur-Meu, près de Rennes (35), a été retrouvé dans une forêt de Boisgervilly (35), à la suite des révélations de son mari dont elle était séparée. Ce dernier est passé aux aveux. Jérôme Gaillard a été mis en examen samedi soir pour “meurtre par conjoint” et “tentative de meurtre par conjoint” pour avoir dans un premier temps commandité l’assassinat de son épouse, une macabre mission qu’il avait confié à des Géorgiens.

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Ses parents, 72 et 75 ans, impliqués dans ce diabolique “complot criminel”, ont aussi été mis en examen pour “tentative de meurtre » et “complicité de meurtre par conjoint”. Tous sont en détention provisoire rapporte Ouest France. Des zones d’ombre subsistent et notamment le mobile de ce “complot criminel” ourdi par le mari de la victime et ses parents. A ce casting familial, s’ajoutent des Géorgiens impliqués à travers une extorsion de fonds, mais pas seulement apparemment. Les quatre enfants du couple, âgés de 4 à 14 ans, ont été pris en charge par des psychologues, après avoir appris la mort de leur mère. Ils sont actuellement en famille d’accueil.

Un projet criminel complexe

Grâce à une enquête remarquable associant de très importants moyens, la trame de cette affaire qualifiée de “hors normes” par le procureur de Rennes Philippe Astruc a pu être reconstituée. Le matin du 11 février, Jérôme Gaillard, son mari, chômeur et au passé judiciaire “pas significatif », attend sa conjointe dont il est séparé dans l’escalier de son domicile à son retour de l’école où elle avait déposé leurs enfants. “Il lui a asséné un violent premier coup de batte de base-ball puis un second pour s’assurer de son décès avant d’entrer le corps dans l’appartement et refermer la porte. Il déclare avoir laissé le corps dans la journée avant de revenir la nuit suivante afin d’effacer méticuleusement les traces du crime et l’enterrer dans la forêt enneigée après l’avoir recouverte de chaux vive” a raconté le procureur lors d’un point de presse diffusé en direct par BFM TV.

La disparition de cette éducatrice spécialisée de 42 ans avait été signalée le 12 février dernier par une collègue de travail, elle-même avertie par l’établissement scolaire, étonné qu’elle ne soit pas venue récupérer ses enfants.

Une tentative d’extorsion de fonds

Si le procureur a qualifié cette affaire de “hors normes” , c’est en raison de la “particulière complexité” du dossier à laquelle ont été confrontées les enquêteurs d’Îlle-et-Vilaine, brigade de recherches de Montfort-sur-Meu et section de recherches de Rennes. En effet, ce féminicide se double d’une tentative d’extorsion. En possession d’un enregistrement sonore réalisé à son insu dans lequel il évoquait son intention de tuer sa femme, quatre Géorgiens auraient fait “chanter” Jérôme Gaillard en exigeant une somme de 15 000 euros en échange de leur silence.

Pourquoi l’a t-il fait ? Toujours est-il que le 25 février, il s’est rendu chez le juge d’instruction afin de s’épancher sur cette tentative d’extorsion sans en dévoiler les détails.

Le GIGN en appui

Le 14 mars, après des investigations relatives aux déclarations surprenantes de Jérôme Gaillard, suivies de l’identification et de la localisation des Géorgiens, une opération de police judiciaire conduite avec l’aide du GIGN a permis l’interpellation de quatre Géorgiens. Trois hommes et une femme. L’un des suspects, un homme, principal interlocuteur du mari, serait aussi impliqué dans le complot criminel”, selon le procureur.

Cet individu a été mis en examen pour tentative d’extorsion en bande organisée et meurtre en bande organisée et placé en détention provisoire. Sa compagne, née en 1996 en Géorgie, et un complice, né en 1975 en Géorgie, “très connu de l’institution judiciaire, sorti de prison en début d’année” ont été mis en examen pour “tentative d’extorsion en bande organisée”. Elle a été laissée libre sous contrôle judiciaire tandis que lui a été écroué.

Un engagement inédit de la Gendarmerie

La Gendarmerie a engagé des moyens très importants et exceptionnels de par leur diversité sur cette affaire avec de forts enjeux humains et judiciaires.

Dans un 1er temps, le groupement d’Îlle-et-Vilaine, commandé par le colonel Sébastien Jaudon, s’est attaché à la sauvegarde de la vie humaine dans un contexte compliqué de séparation familiale et de violences intrafamiliales.

Puis il s’est agi de retrouver Magali Blandin tout en protégeant ses 4 enfants agés de 4 à 15 ans avant de rechercher la manifestation de la vérité, une tâche rendue compliquée par l’affaire d’extorsion de fonds et l’implication de nombreux acteurs.

Pendant la phase de recherches

Plus de 150 militaires de la Gendarmerie, dont des réservistes, ont été engagés quotidiennement pendant la phase de recherches :

Groupement d’Îlle-et-Vilaine : (PSIG du groupement, compagnie Monfort sur Meu, brigade de recherches, groupement cynophile), EGM 17/3 de Mayenne, section de recherches, forces aériennes Ouest, moyens nautiques et plongeurs avec l’appui de la Gendarmerie maritime.

Pendant la phase d’enquête

70 militaires engagés quotidiennement:

25 enquêteurs de la section de recherches (SR) et du groupement, le GIGN dans toutes ses composantes, négociation et intervention, en amont et pendant les phases d’interpellations des Géorgiens, des enquêteurs NTEC pour les recherches numériques sur les supports saisis et des enquêteurs ANACRIM pour les investigations sur les différentes hypothèses et les différents protagonistes et enfin le PJGN pour la criminalistique.

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