Aisne : un hommage à la hauteur du personnage à l’Ud02

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Malgré une météo hivernale et humide, le jeudi 19 décembre à 14 heures 00, au Nouvion-en-Thiérache, une foule considérable de plusieurs centaines de personnes et 81 porte-drapeaux assistent aux obsèques de notre adhérent sympathisant, Pierre Fiécha, subitement décédé dans son sommeil le samedi 14 décembre.

C’est au monument aux morts de la localité que le cortège s’arrête une première fois pour être devancé par les porte-drapeaux rassemblés avec les présidents des associations patriotiques axonaises et nordistes dont le président de l’Ud02.

Une seconde halte a lieu quelques dizaines de mètres plus loin, devant son domicile, pour un hommage de l’ensemble des drapeaux à ce patriote, notre légionnaire, une figure de Thiérache, avant de rejoindre l’église Saint-Denis où son ami l’abbé Sylvain Servais, ancien aumônier militaire, l’attend pour célébrer l’office religieux.

En ces lieux, le sous-préfet de Vervins, le commandant de l’escadron de la gendarmerie mobile d’Hirson avec plusieurs de ses personnels, le commandant en second de la compagnie de gendarmerie départementale de Vervins, des gendarmes des unités de cette compagnie, le maire de la ville du Nouvion, des conseillers départementaux et tous ses amis dont de nombreux adhérents de l’Ud02 sont là pour honorer de leur présence ces funérailles particulières.

Pierre, l’homme au képi blanc dévoué à la cause patriotique, porteur depuis plus d’un demi-siècle du drapeau de notre pays est décoré de la légion d’honneur en avril dernier à l’escadron de gendarmerie mobile d’Hirson. Il représente l’exemple pour tous.

Né le 5 mars 1939 à Le Favril (59), d’origine polonaise, il veut s’engager dans l’Armée à 18 ans. Essuyant un refus pour son trop jeune âge et ses origines étrangères, il entre dans la légion, ce qui reste pour lui le tournant de sa vie, comme il se plaît à le souligner. Après ses classes en Algérie, il sert à la frontière tunisienne au sein de son régiment le 3ème Régiment étranger d’infanterie où le 30 août 1960 il est blessé grièvement aux jambes par une bombe au napalm. Au terme de son contrat de 5 ans, il revient dans la vie civile dans un dépôt de munitions puis comme éclusier avant d’entrer à l’équipement où il termine comme cadre en 1992.

Marié avec Marie-Thérèse, ils sont les parents de sept enfants. Une fois encore, le malheur ne les épargne pas puisqu’en 1986, ils sont victimes d’un accident de la circulation. Son épouse reste plus de six mois dans le coma et il l’a soigne pendant vingt années avant qu’elle ne disparaisse. Malgré ce drame, il continue de travailler et d’élever les derniers enfants encore au foyer.

Engagé sans limite dans l’associatif, il exerce 12 ans comme secrétaire des anciens combattants d’ Afrique française du nord (Afn), comme président pour les médaillés militaires du Nouvion pendant 22 ans avant que sa section ne fusionne avec celle d’Hirson où il est toujours premier vice-président. Parallèlement il est membre, vice-président et président pendant plus de 30 ans de l’amicale des porte-drapeaux de Le Nouvion – La Capelle – Hirson mais sa santé se dégradant, il met un terme à cet engagement tout en restant président d’honneur.

Ces dernières années, sans drapeau, il continue d’être présent sur les cérémonies avec sa canne équipée d’un deux tons qu’il aime actionner pour montrer qu’il est toujours là, mais comment ne pas remarquer ce «képi blanc», cet homme dévoué et attachant. Sa conception des valeurs patriotiques n’a pas d’égal au sein du monde combattant en Thiérache. Il montre l’exemple mais aussi le transmet à la plus jeune génération en donnant de son temps aux autres. Il fait partie des hommes qui inspirent le respect autant que l’amour porté à son prochain, sans dire ou écrire mais simplement en transmettant en toute simplicité l’exemple. C’est la grandeur de ce personnage d’exception. Homme de caractère, il sait se faire entendre et défend indéfectiblement les valeurs de la République qui font tant défaut aujourd’hui. Doté d’un profond respect de l’autorité militaire, du grade et d’autrui, il est d’une extrême politesse et a plaisir à dire que ses parents lui ont inculqué les grands principes en disant : «bonjour, au revoir, s’il vous plaît, merci, pardon».

Ses décorations, la Légion d’honneur, la Médaille militaire, la Croix de la valeur militaire, la Croix du combattant, le titre de reconnaissance de la nation, la Médaille commémorative d’AFN, la Médaille des engagés volontaires, la Médaille des blessés, la Croix du combattant de l’Europe, la Croix des combattants de moins de vingt ans, sans oublier l’insigne des porte-drapeaux pour ses 40 ans de service sont des décorations méritées en juste récompense de son dévouement et de son patriotisme d’exception.

L’office dure dans le temps car de nombreux témoignages dont ceux du représentant des membres de la Légion d’honneur, du président des Médaillés militaires d’Hirson, du président de l’amicale des porte-drapeaux du département, délégué du secteur de Soissons à l’Ud02, retracent parfaitement la vie de l’homme qu’il est, le militaire dévoué à sa patrie et patriarche des porte-drapeaux axonais.

C’est au cimetière du Nouvion-en-Thiérache que sa dépouille recouverte du drapeau tricolore, de son képi blanc et de ses médailles reçoit un dernier hommage mérité de ses amis les porte-drapeaux.

Au revoir Pierre, nous ne t’oublierons pas, même si ta sonnerie de téléphone portable au son de la marche officielle de la Légion étrangère, dont tu es si fier, ne résonnera plus intempestivement, tu continuera à nous accompagner par la pensée dans toutes les cérémonies patriotiques de l’Aisne et lors de bien d’autres occasions où tes plaisanteries et tes histoires drôles vont nous manquer.

Au nom de l’ensemble des adhérents de l’Union départementale de l’Aisne de l’ Unprg, nous renouvelons nos très sincères condoléances à sa sœur Pierrette et à ses enfants, en particulier à Stéphane qui le conduisait bien souvent à l’escadron de gendarmerie mobile d’Hirson où Pierre faisait partie des murs, où son souvenir restera à jamais.

Patrice Van Lancker, président de l’Ud02.

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