Procès d’Assa Traoré : le parquet fustige des attaques personnelles et nominatives contre les Gendarmes

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Le représentant du ministère public, chargé de “faire appliquer la loi en favorisant la liberté, le droit à l’indignation si elle est respectueuse des intégrités” et qui a dénoncé “des attaques personnelles, nominatives” a requis implicitement la condamnation d’Assa Traoré qui a comparu pendant deux jours ces jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation publique contre quatre Gendarmes. Déjà condamnée au civil pour “atteinte à la présomption d’innocence », Assa Traoré va t-elle être condamnée au pénal? Réponse le 1er juillet, en plein milieu du procès de son frère Bagui devant les assises pour “tentative d’homicide volontaire sur des Gendarmes.

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“On pourrait plaider la bonne foi si le débat d’intérêt général est avéré, si la tribune vise à critiquer un système. Mais on lit, là, des attaques personnelles, nominatives” a encore asséné le procureur pour lequel “la douleur et l’indignation ne fait pas toujours la vérité d’un fait”. Pour le magistrat, “les limites du droit à l’indignation sont l’animosité personnelle qui fait obstacle à la bonne foi.”

Avant lui, les avocats de la défense, Me Rodolphe Bosselut, Thibaut de Montbrial et Sandra Chirac-Kollaric ont moqué les approximations et exagérations des témoins cités par la défense, et fustigé cette tribune “J’accuse” d’Assa Traoré.

Pour moi accuser, c’est clairement diffamer. La tribune tient des propos accusateurs, c’est indéniable” a asséné Rodolphe Bosselut qui a brocardé “la modestie” du “parallèle avec Émile Zola”.

Me Bosselut s’est demandé “à quoi cela sert-il de citer nommément les Gendarmes lorsqu’on est en quête de justice, sinon à exercer une forme de pression sur eux ?”.

L’avocat de deux des Gendarmes interpellateurs a aussi expliqué que ce sont les avocats qui ont demandé aux Gendarmes de ne pas venir au tribunal afin “qu’ils ne soient pas jetés en pâture avec leurs photos sur les réseaux sociaux, alors que leurs noms sont déjà publiés”.

Assa Traoré assume sa tribune

Pour sa part, la prévenue, Assa Traoré, soutenu par un comité de soutien présent à l’extérieur comme dans la salle, “assume à 1 000% » sa tribune et “persiste et signe”.. “Pour toutes les personnes qui entraveront la manifestation de la vérité, j’allongerai la lettre J’accuse…! et leurs noms seront exposés” a prévenu Assia Traoré. La soeur d’Adama, de Bagui, condamné à un an de prison pour trafic de drogue et accusé d’homicide volontaire contre des Gendarmes, et de Ysoufou, condamné à deux ans et demi de prison en 2019 pour trafic de drogue encourt désormais sa première condamnation pénale.

Depuis 2016, quatre frères Traoré ont été incarcérés. La famille dénonce un “acharnement judiciaire”. 

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