Meurtre maquillé en accident : une enquête exceptionnelle des Gendarmes du nord

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Inscription au dos d'un gendarme : Gendarmerie - Section de recherches
Section de recherches - Gendarmerie Nationale

Quatre individus qui avaient maquillé un meurtre en banal accident de la route à Herzeele (59) viennent d’être confondus par les Gendarmes plus d’un an après les faits. Deux des suspects sont en prison. Retour sur une superbe enquête qui témoigne de la technicité et la pugnacité des enquêteurs.

C’est en effet une magnifique enquête que viennent de boucler les Gendarmes de la section de recherches (S.R.) de Lille-Villeneuve d’Ascq, de la brigade de recherches de Dunkerque-Hoymille ainsi que des brigades de Ghyvelde et Bourbourg.

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Les faits, rappelés par GendInfo.fr, datent du du 4 décembre 2018.

Ce matin là, très tôt, un automobiliste paniqué appelle les gendarmes de la communauté de brigades de Wormhout (59). Il vient de percuter un homme allongé au bord de la route départementale 17, sur la commune d’Herzeele. Malgré les premiers soins prodigués par un sapeur-pompier volontaire présent sur place, la victime décède à l’arrivée des secours.

Un banal accident devient un meurtre

Les premières constatations indiquent un banal et tragique accident de la route. Mais des indices, comme l’absence de pièces d’identité ou des traces de blessures importantes au visage et à l’arrière du crâne intriguent les enquêteurs.

Deux jours plus tard, un nom est mis sur la victime grâce à ses empreintes: Matthieu Breugghe. Ce jeune homme sans histoires de 29 ans travaillait comme chaudronnier dans une entreprise située à une vingtaine de kilomètres des lieux de l’accident.

Rapidement, les enquêteurs privilégient la piste criminelle qu’étayent les conclusions de l’autopsie. Le parquet saisit la section de recherches de Lille – Villeneuve d’Ascq .

Une « Task Force » baptisée « HOM MATTHIEU » est montée. Elle réunit la S.R. de Lille, la brigade de recherches de Dunkerque-Hoymille ainsi que des brigades de Ghyvelde et Bourbourg.

Les enquêteurs font feu de tout bois

Les enquêteurs font feu de tout bois et déploient des moyens considérables pour élucider cet homicide.

Tout y passe : enquête de voisinage, environnement de la victime, analyse des images de vidéoprotection, appel à témoins. A ces investigations classiques s’ajoutent des contrôles routiers sur la portion de route entre Wormout et Herzeele, dans le créneau horaire des faits. Le but est de recueillir de nouveaux témoignages d’automobilistes susceptibles d’avoir emprunté cet axe le jour du meurtre.

D’autres investigations sont mises en oeuvre tous azimuts: fouille d’un étang par des plongeurs, ratissage de différentes zones avec l’appui d’un drone et d’un détecteur de métaux, prélèvements et opérations de criminalistique sur différents indices et objets retrouvés, interceptions téléphoniques, expertises médico-légales…

Le coup de pouce de la géolocalisation d’un fourgon volé

Puis tout s’enchaîne. Le dispositif de géolocalisation qui équipe le fourgon donne un bon coup de main aux Gendarmes. Grâce à l’historique des données GPS, les enquêteurs reconstituent le macabre périple du véhicule. Mieux encore, grâce aux TIC du groupement de Gendarmerie du Nord et des experts de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN), ils parviennent à identifier plusieurs suspects grâce à une série d’indices laissés par les occupants du véhicule.

Ce travail de fourmi finit par payer : les enquêteurs établissent un lien formel entre le décès de la victime et le vol d’une camionnette, commis la nuit des faits dans la même commune.

Il s’agit d’une bande de jeunes voleurs du secteur ayant commis d’autres délits le soir du 4 décembre.

Une vaste opération d’interpellations, allant des départements du Nord à la Seine-Saint-Denis permet l’arrestation de cinq personnes avec l’appui de pelotons d’intervention de gendarmerie mobile.

Lors de leur garde à vue, les deux principaux suspects ne reconnaissent pas leur implication directe dans le meurtre. Mais les témoignages des autres mis en cause viennent corroborer les éléments recueillis durant les investigations et permettent aux Gendarmes de retracer le film exact de la soirée.

La victime aurait rencontré ses agresseurs dans le centre-ville de Dunkerque. Matthieu Breugghe serait monté volontairement dans la camionnette volée et une altercation a éclaté. Il aurait ensuite été passé à tabac par les auteurs présumés, dépouillé de sa carte bancaire et enfin tué par les deux principaux suspects.

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