Nous avons appris le décès à l’âge de 89 ans du général de Gendarmerie (2S) Jean Iban. Il s’est éteint à Draguignan (Var) le 26 avril. Ses obsèques ont été célébrées le 29 avril en l’église Saint-Michel de Draguignan et il repose au cimetière de la commune. Il était fils de Gendarme et beau-père du général de division (2S) Bertrand Cavallier et le grand-père de deux Gendarmes, Marion et Héloïse Cavallier.
Pour la Voix du Gendarme, son gendre, Bertrand Cavallier, retrace sa carrière.
Son enfance et son adolescence sont marquées par la vie en caserne. Son père, ayant intégré la maréchaussée, et plus précisément la Garde Républicaine mobile, ancêtre de la Gendarmerie mobile actuelle, le jeune Jean Iban allait connaître, au gré des affectations inhérentes à la vie militaire, les casernements de Bordeaux, Bellac, Périgueux et Mérignac.
Il effectue ses études à Bordeaux, au lycée Montaigne, puis chez les Jésuites.
En septembre 1952, ll intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion Union Française.
À la sortie de la spéciale, il choisit l’arme de l’artillerie, et rejoint donc l’école d’application de l’artillerie, alors implantée à Châlons-sur-Marne.
Comme nombre de ses camarades, il vit cette frustration profonde de n’avoir pu combattre en Indochine. Cette aventure à la fois épique et tragique, où tant de soldats dont près de mille saint-cyriens allaient se sacrifier. Dans l’indifférence d’une nation qui tournait le dos à ses héros.
Mais un nouveau conflit qui ne veut pas dire son nom a éclaté en Algérie.
Le lieutenant Jean Iban enseigne le tir instinctif
Le 1er mai 1956, il embarque pour cette terre d’Afrique encore terre française, pour servir au sein du 65ème régiment d’artillerie en garnison à Blida.
Un an plus tard, compte tenu de ses remarquables aptitudes, il est affecté au Centre d’instruction de Pacification et de Contre-Guérilla à Arzew, où il enseigne aux officiers notamment les techniques du tir instinctif.
En 1961, nouveau séjour en Algérie.
Il est affecté au sein du 162ème régiment d’artillerie, à Palikao, puis au 2ème bureau dans le secteur de Relizane.
Il va vivre durant ces cinq années en Algérie des moments intenses. Le contact avec la mort. L’entremêlement de la cruauté et de la générosité des hommes.
Croix de la valeur militaire
Son engagement lui vaut l’attribution de la croix de la valeur militaire, pour le motif suivant:
Officier plein d’allant, animé du plus bel esprit combatif, ardent entraîneur d’hommes. Commandant de sous-quartier, a maintenu un climat de sécurité et de confiance parmi les populations grâce à sa fermeté et son esprit de justice. Devenu officier de renseignement (département de Mosdaguanem) toujours sur la brêche, s’est dépensé sans compter avec son Goum à la poursuite du rebelle.
S’est particulièrement distingué le 3 février 1962 dans la région de Remaikia en participant à l’attaque d’une mechta où s’étaient réfugiés quatre rebelles dont le chef du « secteur 25 », participant ainsi à leur mise hors de combat et à la récupération de trois armes, puis en exploitant le jour même des renseignements, à mis hors de combat cinq autres rebelles et a récupéré quatre armes et six grenades, dans la région des Trois Marabouts (commune de Dombasie).
En 1959, entre ses deux séjours en Algérie, il est affecté au 19ème régiment d’artillerie, basé à Draguignan.
La maison du général de Gaulle dans sa circonscription
En 1963, le fils de Gendarme, comme tant d’autres jeunes officiers de paternité gendarmique, passe le concours de l’EOGN qu’il réussit brillamment. Commence alors en septembre 1964 une brillante carrière qui débute par le passage alors obligé en gendarmerie mobile, à l’escadron de La-Roche-sur-Yon puis de Luçon de la 3ème Légion avec ses multiples et longs déplacements, notamment en Algérie.
En 1967, le capitaine Iban prend le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Chaumont, dans la Haute-Marne. Il vit là un autre temps fort de sa carrière du fait de la présence dans sa circonscription de la maison du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises. A plusieurs reprises, ll rencontre le général. Et puis, il y a aussi ce fameux épisode de l’escapade du général à Baden-Baden, le 29 mai 1968 avec escale à Colombey. Et le secret absolu à conserver. Là, nous touchons à l’histoire même de notre pays.
Chargé de mettre en place les Gendarmes auxiliaires
Après la compagnie vient fin 1970, il est affecté à la Direction générale de la gendarmerie nationale. Le capitaine Iban, promu chef d’escadron, s’y voit confier la responsabilité au travers d’un bureau spécifique de mettre sur pied l’intégration de militaires du contingent dans la Gendarmerie, les fameux Gendarmes auxiliaires.
En 1977, le lieutenant-colonel Iban prend le commandement du groupement de gendarmerie départementale du Vaucluse. Avec comme adjoint le chef d’escadron Cavallier, mon père.
En 1979, le colonel Iban prend les responsabilités de chef d’état-major de la région de Gendarmerie du sud-est, basée à Lyon, rue Sala. Et en juillet 1983, il se voit confier le commandement de la légion de Gendarmerie de Provence-Alpes-Côtes d’Azur, un grand commandement qui outre la gendarmerie départementale de cinq départements, englobe la gendarmerie mobile jusqu’à Perpignan et la gendarmerie d’autoroute de Vintimille au Perthus.
Son adieu aux armes sonne en juillet 1988.
La Voix du Gendarme adresse ses condoléances attristées à l’épouse du général Iban, à sa soeur, à ses filles, à son gendre, à ses huit petits-enfants et trois arrière-petits enfants.
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Qu’il repose en paix !
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