Assa Traoré devant ses juges : l’honneur des Gendarmes enfin lavé?

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Dans la famille Traoré, la justice demande une deuxième fois Assa. La très médiatique et iconique soeur d’Adama, mort en juillet 2016 après son interpellation par des Gendarmes à Persan,(95) mais aussi de Bagui, dont le procès pour tentative d’homicide volontaire contre des Gendarmes se tiendra aux assises en juin prochain, est jugée ce jeudi et vendredi pour “diffamation publique contre personnes dépositaires de l’autorité publique”, en l’espèce des Gendarmes. Les magistrats et médecins accusés par Assa Traoré n’ont pas cité la jeune femme. Le procès est prévu pour deux jours et Assa Traoré dans une vidéo appelle à un rassemblement de soutien ce vendredi devant le palais de justice.

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Dans cette vidéo, elle redonne les noms des quatre Gendarmes sans respecter la présomption d’innocence. “je suis poursuivie pour avoir osé dire que les Gendarmes étaient responsables de la mort de mon petit frère, aujourd’hui nous avons toutes les expertises qui le prouvent et les Gendarmes ne sont toujours pas mis en examen, la justice préfère me poursuivre, nous devons être nombreux, la pression ne doit pas redescendre” n’hésite pas à lancer cette passionaria qui a tout de même fait (mais oui! ) la Une du Times!

Déjà condamnée pour atteinte à la présomption d’innocence

Assa Traoré a déjà été condamnée en février dernier au civil pour atteinte à la présomption d’innocence des trois Gendarmes interpellateurs sur sa page Facebook “La vérité pour Adama”. Elle a été condamnée à retirer le post en question et à verser 4000 € aux Gendarmes.

Poursuivie pour une tribune où elle se prend pour Emile Zola

C’est une tribune publiée en juillet 2019 sur la page Facebook du comité “Vérité pour Adama” qui a entraîné cette citation directe en correctionnelle par quatre Gendarmes. Les plaignants sont les trois Gendarmes interpellateurs d’Adam Traoré, (défendus l’un par Me Pascal Rouiller et les deux autres par Rodolphe Bosselut) et une militaire de la brigade de recherches de l’Isle Adam (défendue par Me Thibaut de Montbrial).

Dans cette tribune intitulée “J’accuse”, la jeune femme n’hésite pas à convoquer Emile Zola et à comparer l’affaire de son frère à celle d’Alfred Dreyfus..

Elle accuse nommément : les trois Gendarmes interpellateurs « d’avoir tué mon frère Adama Traore en l’écrasant avec le poids de leurs corps”, mais aussi “de ne pas avoir secouru mon frère Adama Traore et de l’avoir maintenu menotté face contre le sol de la gendarmerie au lieu de le secourir et également d’avoir refusé de démenotter Adama Traore en affirmant qu’il simulait alors qu’il était en train de mourir.”

Elle accuse nommément X, “une adjudante au sein de la brigade de recherches de L’Isle Adam, d’avoir menti en affirmant qu’Adama Traore avait agressé des gendarmes durant sa fuite.”

Elle accuse aussi deux procureurs de la République de Pontoise et Paris, l’un des avocats des Gendarmes, Rodolphe Bosselut, des médecins du SMUR, deux médecins légistes, de médecins experts, et enfin une juge d’instruction de Pontoise et deux de Paris..

“Mettre un terme à la campagne médiatique contre les Gendarmes”

Pour Me Rodolphe Bosselut, défenseur de deux des Gendarmes, cette citation en correctionnelle est destinée à « mettre un terme à la campagne médiatique contre les Gendarmes, mais aussi contre l’institution Gendarmerie et in fine contre la République”.

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“Il y a une inversion totale des valeurs dans cette affaire à travers une pression médiatique qui s’exerce aussi sur la justice” assène l’avocat qui estime que l’appel au rassemblement devant le palais de justice “est une stratégie totalement assumée par le comité Adama Traoré qui fait vivre un dossier médiatique en parallèle du dossier judiciaire”.

Pour lui, il “faut tout faire pour faire combattre cette insupportable pression sur la justice”.

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