Une députée propose de nommer des lois pour lutter contre les violences policières du nom d’Adama Traoré: une tribune du capitaine (H) Jean-François Charrat

0

Le capitaine (H) Jean-François Charrat, ancien porte-parole de l’Association professionnelle nationale militaire (APNM) Gendarmes et Citoyens, partenaire de “la Voix du Gendarme”, livre une tribune sans pudeur sur les alliances politiques au détriment des forces de l’ordre.

Du même auteur : 
Trop c’est trop !
Audrey et Alicia : fâcheuse perte du devoir de mémoire à la brigade de Pierrefeu-du-Var

Il est des gens, quand on pense qu’ils ont atteint l’indignité absolue, qui parviennent encore à nous surprendre. On connaît l’idéologie du “mouvement” la France Insoumise et en démocrate avisé on fait avec, même si tout compte fait, on préférerait faire sans.

Cette doctrine du laxisme victimaire qui cible essentiellement ceux qui respectent les règles en prônant l’apitoiement sur les petites frappes qui pourrissent la vie des honnêtes gens a franchi un pas ce week-end, que bien naïvement, beaucoup d’observateurs n’imaginaient pas. La présidente du groupe d’un parti clairement anti-flic, devant un parterre de militants exaltés et béats, a promis à une figure autoproclamée de la lutte contre les violences policières, que des Lois qui “interdiraient le plaquage ventral et de méthodes qui tuent, qui sont responsables de la mort, porteront le nom de Adama Traoré”. Elle a même ajouté sur les réseaux sociaux que “justice devait être rendue pour Adama Traoré et pour tous les autres”.

Cette députée de la république vient de s’assoir sur plusieurs années d’instruction qui ont conduit à un non-lieu. Ceux-là même qui hurlent au respect des règles quand il s’agit de désigner une personnalité comme premier ministre, défient ouvertement les trois magistrats instructeurs et ceux de la cour d’appel de Paris qui ont innocenté les trois gendarmes. Justice a bien été rendue au nom du peuple français !

Comme une réponse à ce déni de réalité, la gendarmerie pleure l’un des siens, victime d’un “petit ange” qui a décidé de lui rouler sur le corps plutôt qu’obtempérer à ses injonctions de s’arrêter. On ne les entend plus toutes ces passionarias de la bordelisation politique quand il s’agit d’éprouver un tant soi peu de compassion pour des serviteurs de l’état lâchement assassinés.
Cette réalité du quotidien vient de leur donner tort, mais ils ne se tairont pas longtemps, leur dogmatisme permanent occupera vite le terrain de l’abjection.

Peu importe la réalité, l’intime conviction des soutiens de cette famille prime sur toute autre vérité. C’est la leur qui est indubitable. Que peuvent bien valoir des dizaines de témoignages et d’expertises en faveur des gendarmes ? Aux yeux de la présidente de son groupe à l’assemblée, manifestement pas grand-chose. Cette défiance systématique à l’égard des forces de l’ordre s’accompagne d’une ignorance incroyable concernant les manœuvres déontologique d’interpellation pour une législatrice. Le plaquage ventral n’est pas enseigné, pas plus que l’étranglement d’ailleurs. Ils ne sont pas utilisés pour immobiliser une malheureuse victime de la société qui ne veut pas se soumettre.
L’affirmer constamment n’en fait pas une exactitude, mais contribue à faire croire que les gendarmes et les policiers sont des assassins.

C’est d’autant plus insupportable, que s’ajoute à ce déni de réalité, la suspicion de racisme systémique de la part des forces de l’ordre. La gendarmerie, comme la police ne connaissent qu’une seule couleur, celle de la France et de ses valeurs.

Depuis huit ans, la gendarmerie encaisse des coups de boutoir contre sa moralité et son intégrité. Depuis huit ans, les trois gendarmes primo intervenants souffrent de voir leur honnêteté et leur bonne foi remises en cause et d’avoir été chassés avec femme et enfants de leur lieu d’affectation. Depuis huit ans, cette triste affaire jugée définitivement sur le fond, est ramenée sous les feux de la rampe pour des raisons qu’on devine malhonnêtes.

Mais aucun de ceux qui martèlent que la police tue ou que justice doit être rendue, ne tiendraient dix minutes dans une intervention houleuse dans certaines situations. Ils n’ont qu’une solution à cette violence policière, désarmer1 les policiers et les gendarmes.

À la lecture de cette tribune enflammée, certains pourraient montrer de la perplexité sur l’esprit de neutralité politique qui devrait dominer. Néanmoins, quand il s’agit de défendre les gendarmes, quel que soit l’organe qui leur porte atteinte, il est de notre devoir de rompre avec le sacrosaint principe de mutisme des militaires.

1 Extrait tiré du programme de la France Insoumise : Les policier·es de proximité auront pour objectif la tranquillité publique et utiliseront tous les outils de désescalade à leur disposition. Discuter avec les commerçant·es ou à la sortie des écoles sera encouragé. L’essentiel des effectifs n’aura plus d’arme létale à terme, et les techniques dangereuses de pliage, de plaquage ventral et de clé d’étranglement seront interdites.

Publicité