Covid-19 : un hélicoptère de la Gendarmerie est le “Pedro” du Dixmude, en route pour les Antilles

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Appontage sur le PHA Dixmude d'un AS 35 Ecureuil de la Gendarmerie, le 02 avril 2020, avant l'appareilleage pour l'opération RESILIENCE à destination de la zone Antilles-Guyanes afin de participer à la luttre contre le COVID-19. (Photo Marine Nationale)

Un hélicoptère de la Gendarmerie, un Ecureuil de la section aérienne de Hyères (Var) est à bord du porte hélicoptère amphibie (PHA) Dixmude qui appareille ce vendredi à destination des Antilles dans le cadre de l’opération Résilience des armées qui participe à la lutte contre la propagation du Covid-19.

C’est la première fois qu’un détachement complet des Forces aériennes de la Gendarmerie (FAG) embarque sur un PHA. L’appareil, c’est également une première, va être le “Pedro”, le “Saint-Bernard” du bâtiment pour la durée de la traversée transatlantique prévue pour durer une quinzaine de jours à l’aller puis au retour.

Une fois sur zone, les militaires auront pour mission de renforcer les capacités des sections aériennes locales, soit celles de Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Cayenne. “Ils les assisteront sur tout le spectre des missions dîtes classiques, mais ils pourront aussi effectuer des évacuations sanitaires“, précise dans GendInfo.fr le colonel Laurent Le Goff, numéro 2 des FAG.

La mission est prévue pour durer 3 mois. Les forces aériennes ont également effectué comme le rapporte GendInfo.fr quatre missions de transfert de malades du Covid-19 qu départ de l’aéroport d’Orly, et des hôpitaux Pompidou et Beaujon.

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Rentré 27 mars d’une mission en Méditerranée orientale, le PHA Dixmude (dont l’ancienne dénomination était bâtiment de projection et de commandement, BPC) appareille ce vendredi de Toulon pour atteindre les Antilles mi-avril. Dans le cadre de l’opération Résilience de l’Armée française, il achemine du matériel médical et des fournitures qui ont été définis en coordination avec la cellule interministérielle de crise, et pourra si besoin se rendre en Guyane.

Une réponse en quelques heures

La Gendarmerie a été sollicitée le 1er avril pour participer à cette mission et la direction des opérations et de l’emploi a répondu positivement au pied levé en quelques heures. “Nous avons eu énormément de candidatures dans la nuit suivant l’appel à volontaires et nous avons procédé à une sélection en fonction des compétences” explique à La Voix du Gendarme l’état-major du commandement des forces aériennes de la Gendarmerie (CFAG) à Villacoublay. (Yvelines).

Mais surtout, la Marine, a demandé à la Gendarmerie si son appareil pouvait être le “Pedro” du Dixmude pendant la mission afin de suppléer un appareil de la Marine, une Alouette 3 ou un Panther (version militaire du Dauphin). Là encore, la Gendarmerie a répondu présent au débotté pour cette mission inhabituelle de “Pedro”, du nom du pilote d’hélicoptère américain qui aurait réalisé la première mission de sauvetage au profit d’un avion embarqué, pendant la guerre de Corée dans les années 50.

Elle a même trouvé sur le champ un indispensable plongeur de bord possédant les qualifications nécessaires.

C’est donc un appareil et un équipage déjà “amarinés” qui vont assurer les interventions au profit de l’équipage et le secours en mer imposé par les conventions internationales, exactement comme un hélicoptère de la Marine.

Un hélicoptère qualifié pour les appontages

L’Ecureuil de la section aérienne de Hyères (SAG), habitué à intervenir en mer, est équipé en flottabilité pour amerrir au besoin, muni d’un treuil et, les personnels dotés de tous les équipements (combinaisons étanches, canot de sauvetage, gilets de survie).

Ces derniers ont été soigneusement sélectionnés parmi les pilotes et mécanos les plus expérimentés et qualifiés. L’équipage est composé d’un capitaine, moniteur pilote du groupement d’instruction de Cazaux, (Gironde) d’un Gendarme, pilote de la SAG de Merignac (Gironde), d’un major instructeur mécanicien de bord, avionique, du groupement instruction de Cazaux et d’un adjudant “cellule et moteurs” de la Sag de Merignac.

Le plongeur de bord est un adjudant de la SAG de Hyères, diplômé du centre national d’instruction nautique de la Gendarmerie d’Antibes (CNING).

Tout l’équipage, habitué au secours en mer en métropole ou outre-mer lors de précédentes affectations est qualifié pour les appontages et a suivi le stage CESSAN, (centre entraînement à la survie et au sauvetage de l’aéronautique navale).

Cette intégration d’un appareil Gendarmerie avec un équipage montre s’il en était besoin l’interopérabilité de l’Arme avec les autres armées et aussi sa réactivité. Les forces aériennes de la Gendarmerie sont habitués à travailler en interministériel puisqu’elles volent régulièrement pour la Police nationale.

Outre l’appareil de la Gendarmerie, le bâtiment transporte trois autres hélicoptères, deux Puma de l’armée de Terre et un EC 145 de la Sécurité civile. Il embarque aussi deux équipes de désinfection du 2ème régiment de Dragons, une unité spécialisée dans l’appui NRBC, et plus de 170 000 masques FFP2, plus d’un million de masques chirurgicaux, et plusieurs centaines de litres de gel hydro-alcoolique.

L’ensemble de ce matériel est fourni par plusieurs acteurs, qui sont parvenus, dans des délais contraints, à rassembler les moyens nécessaires au chargement explique le ministère des Armées qui a préparé cette mission avec le ministère de la Santé. EDF, la Croix Rouge et Air Liquide ont également contribué.

L’opération Résilience

Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Elle est centrée sur l’aide et le soutien aux populations ainsi que sur l’appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection. Les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leurs actions aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de l’Etat.

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