Réforme des retraites : les pensions de réversion impactées

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Couple de retraités (Photo d'illustration Susanne Pälmer de Pixabay )

Le projet de réforme des retraites aura une influence sur les pensions de réversion. Gérard Sullet, secrétaire général de L’UNPRG, vous explique tout à ce sujet.

Le débat sur la réforme des retraites bat son plein. Pour les retraités actuels on ne cesse d’entendre qu’ils ne seront pas touchés. On feint d’ignorer que cette réforme va influer sur les pensions de réversion de manière tangible. En effet, les nombreux régimes de réversion, notamment ceux de la fonction publique et du régime général sont à ce jour différents tant sur le plan financier que de celui de l’âge d’ouverture des droits à pension (de réversion).

Il convient de rappeler que le conjoint survivant de fonctionnaire n’a pas, actuellement, de condition d’âge ni de ressources, contrairement aux régimes général. La rémunération n’est pas la même (50% pour la fonction publique, 54% pour le régime général, 60% pour les complémentaires etc..).

Le projet de loi sur les retraites annonce l’abandon de ces différents régimes pour un régime universel des pensions de réversion. Il instaure un dispositif unique de pension de retraite de réversion dans le système universel.

Les changements seront, à partir de 2025, les suivants : tous au même régime, calcul de la réversion du survivant sur les revenus de retraite du couple, la réversion sera de l’ordre de 70% des revenus du couple sans conditions de ressources. Le mariage (2 ans) est, et reste, la condition commune à l’ensemble des retraités pour le droit à réversion. La loi garantira aux conjoints divorcés d’avant 2025 les droits à pension de réversion du système universel pour les décès survenus après 2025.

Il ressort des considérations ci-dessus que les couples actuellement retraités seront bien impactés par cette réforme des retraites.

Selon que le conjoint survivant entre dans ses droits à réversion avant ou après 2025, le traitement va fondamentalement changer, notamment pour les fonctionnaires et aussi les militaires de la Gendarmerie.

Le statut universel des pensions de réversion à 70% des revenus des retraites amène un nouveau calcul de celle-ci.

Quelques exemples concrets

Quelques exemples (virtuels) vous montreront que d’aucuns vont être « gagnants » et d’autres « perdants » et vice-versa :

1 : un couple (fonctionnaire) avec 2 x 2500 € de pension de retraite (PR) soit 5000. Avant 2025, le conjoint survivant perçoit 2500 x 50 % = 1225 de réversion. Après 2025 le même survivant percevra (5000 x 70% = 3500 € – 2500 € de sa PR = 1000 € de réversion). Soit une baisse de 225 €.

2 : un couple dont le mari perçoit 2200 € et l’épouse est sans pension : avant 2025 (2200 x 50%) = 1100€ pour la veuve. Après 2025 (2200 € x7 0%) = 1540 € pour la veuve. Soit une hausse de 440 €.

3 : un couple dont le mari touche 850 € de retraite et son épouse

2000 € soit 2850 €. Avant 2025 le mari veuf aurait 1000 € de réversion. Après 2025 (2850 € x 70%) = 1995 € soit (1995 € – 850 € de sa PR) = 1145 € de réversion. Soit 145 € de plus.

Ainsi, on voit que la réforme va favoriser les veuf ou veuves qui ne touchent pas ou peu de retraite (c’est souvent le cas des veuves de la Gendarmerie), alors que les couples aux ressources équivalentes ou supérieures pour le conjoint survivant seront pénalisées.

Dans la cacophonie actuelle sur cette réforme, on oublie, encore une fois les retraités qui pourtant représentent 17,2 millions de citoyens, soit un quart de la population française – qui mobilise 314 milliards d’euros. A quand une vraie prise en compte de la voix des retraités tant par les gouvernants que par les médias ?

Alors que la caisse nationale de retraite universelle va se mettre en place le 1er décembre 2020, les retraités revendiquent le droit d’y siéger auprès des partenaires sociaux, considérant que cette instance regroupera toutes les caisses de retraite actuelles.

1 COMMENTAIRE

  1. Toutes mes sincères condoléances et sympathie a la famille et la gendarmerie suite au deces dans des conditions dramatiques de la jeune gendarme, tuée hier soir par un individu qui refuse de s’arrêter au contrôle mis e n place. Tristesse et colère, major honoraire de la police nationale.

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