Qui était le chef Arnaud Blanc, tué par des “garimpeiros”? (actualisé avec hommage en Guyane et vidéo)

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Mort en Guyane ce samedi 25 mars lors d’une opération contre l’orpaillage clandestin, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est le 1er Gendarme et le troisième militaire tombé sous les balles des “garimpeiros” (chercheurs d’or clandestins brésiliens). Il était Gendarme depuis mars 2009. Son parcours.

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Arnaud Blanc rentre dans la Gendarmerie en mars 2009 à l’école de Gendarmerie du Mans où il suit sa formation de Gendarme adjoint volontaire (GAV) jusqu’en septembre 2009. Il est alors affecté au PSIG d’Istres (Bouches-du-Rhône) où il sert jusqu’à fin juillet 2011. Après sa réussite au concours de sous-officier, il intègre l’école de Chaumont le 1er août 2011 et sort “Gendarme” le 29 avril 2012. Le 30 avril, il choisit la gendarmerie départementale et gagne son affectation à la brigade de proximité de Trevoux dans l’Ain. Trois ans après, il rejoint le PSIG de Bonneville en Haute-Savoie où il reste quatre ans pendant lesquelles il se perfectionne dans l’intervention spécialisée, ce qui lui permet d’intégrer une antenne GIGN. Ainsi le 21 août 2019, il est affecté à l’antenne GIGN de Guyane à Cayenne où il sert d’abord en peloton d’intervention puis au groupe d’observation et de surveillance (GOS) comme chef de groupe.

Arnaud Blanc avait intégré l’antenne GIGN de Guyane en aout 2019 (Photo DC/LVDG)

Le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc était titulaire de la médaille d’or de la Défense nationale avec les agrafes Gendarmerie d’outre-mer et Gendarmerie départementale, et de la médaille de protection du territoire avec agrafes Trident et Harpie.

Il avait reçu de nombreuses récompenses : une citation sans croix du DGGN, deux témoignages de satisfaction du commandant du GIGN et huit lettres de satisfaction.

Une cagnotte de la Fondation Maison de la Gendarmerie

La Fondation Maison de la Gendarmerie met en place une cagnotte au profit de sa compagne, Delphine et de ses deux enfants, Ryan (5 ans) et Eva (2 ans). 

Un hommage en Guyane mardi et un hommage national vendredi à Satory

Photo COMGEND GUYANE

Un premier hommage a été organisé ce mardi 28 février à Cayenne en Guyane en présence du général d’armée Christian Rodriguez, Directeur général et des généraux Ghislain Réty, chef du GIGN, Lionel Lavergne, commandant la Gendarmerie d’outre-mer et Jean-Christophe Sintive, commandant la Gendarmerie de Guyane. Deux camarades de l’AGIGN unité se sont succédé au micro rapporte France Guyane: “Nous avons perdu un membre de notre famille, un guerrier, un frère”, témoigne un premier, la respiration lourde. Un second partage les expériences vécues avec celui qu’ils surnomment “Blanca.” Ils écoutaient “Johnny” ; fumaient des cigares de cowboy ; buvaient des ti’ punch de temps en temps … “mais c’était avant tout un père présent, droit juste. Un fidèle ami, un guerrier, un solide.”

Onze morts dans les opérations Harpie et Anaconda

Le chef Arnaud Blanc, est le premier Gendarme tué par des Garimpeiros et le deuxième militaire de l’Arme victime de la lutte contre l’orpaillage clandestin après l’adjudant Alain Claverie, commandant de la brigade de Mana, mort noyé le 7 janvier 2006 après le chavirage de la pirogue d’un contrebandier qu’il convoyait avec un autre Gendarme. En septembre 2006, l’homme qui a volontairement fait chavirer la pirogue et provoqué la mort de l’adjudant a été arrêté et emprisonné.

Sur les neuf militaires des armées morts dans la lutte contre l’orpaillage clandestin, deux ont été tués le 27 juin 2012 par des “garimpeiros” dans une embuscade dans la région de Dorlin. Quatre Gendarmes du Groupe de pelotons d’intervention, l’ancêtre de l’antenne GIGN, avaient été blessés lors de cette attaque. Les autres militaires décédés ont été victimes d’accidents en opérations, comme les sapeurs du 19e régiment du génie de Besançon, qui ont succombé le 17 juillet 2019 à des émanations toxiques, alors qu’ils s’apprêtaient à détruire une galerie. Les attaques de patrouilles par des “garimpeiros” ne sont pas rares. En juin 2019, l’embarcation occupée par deux Gendarmes mobiles et trois chasseurs alpins de Chambery avait été volontairement éperonnée. Deux Gendarmes et deux militaires avaient été blessés.

Le monument aux morts de la Gendarmerie de Guyane à Cayenne (Photo DC/LVDG)