Mort du général Louis Bernadac, l’un des valeureux “Gendarmes au combat” en Indochine

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Général Bernadac
Le général Bernadac alors à Lyon commandant régional (Photo LVDG)

Le général de division de Gendarmerie (CR) Louis Bernadac est décédé à l’âge de 98 ans ce lundi 3 mai à Lyon (69). Il était un des derniers Gendarmes à avoir participé à la 2ème guerre mondiale et était l’un des anciens d‘Indochine les plus connus et est d’ailleurs l’un des héros cités par Erwan Bergot dans son livre “Gendarmes au combat”. (*) Il était marié et père de cinq enfants.

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Le général Louis Bernadac (Photo DR)

Celui qui avait débuté sa carrière avec le grade de Gendarme et qui l’a achevée en 1983 comme commandant de la zone de défense sud-est à Lyon après avoir notamment commandé le groupement de l’Aube, l’EOGN, et la Gendarmerie de Bretagne était aussi l’un des officiers généraux de l’Arme les plus décorés. Commandeur de la Légion d’honneur, officier du Mérite, il était notamment titulaire de la croix de guerre 39/45 et de la croix de guerre des théâtres d’opération extérieure avec 3 étoiles d’argent (citations à l’ordre de la division). Il était marié et père de 5 enfants. Ses obsèques religieuses seront célébrées ce vendredi 7 mai en l’église de Saint-Augustin à Lyon en présence du général de division Alain Kerboull, commandant en second la région Auvergne Rhône-Alpes.

Honoré par le prix Charles Morel

En 2017, il avait reçu un diplôme d’honneur lors de la première édition du prix Charles Morel décerné par les Amis de la Gendarmerie. Son prix n’ayant pu lui être remis lors de la cérémonie officielle de remise des récompenses, il l’avait reçu à l’occasion de ses 95 ans en même temps qu’un sabre des mains d’un de ses successeurs, le général de corps d’armée Christian Dupouy, alors commandant la région de Gendarmerie Auvergne-Rhône-Alpes et la zone de défense et de sécurité Sud-est.

Enfant de troupe et sous-officier

Né en 1922 à Saint-Servan-sur-Mer (devenue Saint-Malo, Ille-et-Vilaine), il a d’abord été enfant de troupe aux Andelys (27) en 1935 puis à Autun (71). En mai 1943, pour fuir le service travail obligatoire, (STO) il intégre l’école préparatoire de Gendarmerie (EPG) de Pamiers (09) dont il sort le 30 août suivant pour être affecté à la 4ème légion de Gendarmerie pour deux mois avant de rejoindre la légion de Gendarmerie de l’Orléanais dans le cadre de sa réorganisation.

Il est ensuite affecté à la légion de Gascogne en août 1944 et est admis à l’école d’application de Gendarmerie de Courbevoie (département de la Seine (75) à l’époque) comme élève officier. Après le transfert de l’école à Melun, il y poursuit et achève sa formation. Nommé sous-lieutenant en septembre 1946, il commande un peloton à la 1ère légion de garde républicaine de marche en Allemagne. Il se marie le 21 décembre 1946 et embarque deux mois plus tard sur le Pasteur pour l’Indochine où il arrive en mars 1947.

Ainsi la République généreuse m’offre-t-elle un voyage de noces dont je serai cependant le seul bénéficiaire et qui m’occupera pendant plus de deux années”

Ainsi la République généreuse m’offre-t-elle un voyage de noces dont je serai cependant le seul bénéficiaire et qui m’occupera pendant plus de deux années” écrit -il dans un superbe témoignage publié sur le site de la société nationale de l’histoire et du patrimoine de la Gendarmerie, société des amis du musée de la Gendarmerie. (SNHPG).

Le général Bernadac a été commandant du groupement de l’Aube et de l’EOGN

Il est lieutenant à son retour d’Indochine et rejoint la section de Falaise en avril 1949. Promu capitaine en 1954, il prend la tête de la section de Colmar de la 6ème légion ter. En 1958, il est à l’état-major du commandement régional de la Gendarmerie à la 6ème région militaire à Metz. En novembre 1963, il commande le groupement de l’Aube (6ème légion bis) à Troyes et prend son galon de chef d’escadron un mois plus tard. En septembre 1968, un mois après sa nomination au grade de lieutenant-colonel, il occupe les fonctions de chef de cabinet à la direction générale de la Gendarmerie et de la justice miliaire. En 1969, il est au cabinet du ministre des armées où il passe colonel le 1er octobre 1971. Un an plus tard, il est nommé adjoint au commandant des écoles de Maisons-Alfort puis prend en août 1973 la tête de l’EOGN.

En septembre 1977, il accède aux étoiles et est nommé commandant régional de la Gendarmerie à Rennes. En septembre 1980, il prend le commandement régional de la Gendarmerie de la zone de défense sud est à Lyon et est promu général de division en mars 1981. Membre du conseil supérieur de la Gendarmerie en septembre 1981, il est admis en deuxième section le 1er octobre 1983. Il a aussi été président de la première commission montagne en 1981.

A son épouse, à ses enfants était toute sa famille, La Voix du Gendarme et l’UNPRG présente leurs condoléances.

(*) Gendarmes au combat

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