Mort d’Adama Traoré : le parquet requiert un non lieu pour les trois Gendarmes interpellateurs

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Palais justice Paris (Photo LVDG)

Dans un communiqué, les avocats des trois Gendarmes placés sous le statut de témoin assisté du chef de non-assistance à personne en danger dans le dossier de la mort d’Adama Traoré en juillet 2016 à Persan (Val d’Oise) annoncent que le parquet de Paris a requis un non-lieu.

Adama Traoré est décédé le 19 juillet 2016 dans la caserne de Gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), près de deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise au terme d’une course-poursuite, un jour de canicule. Ces réquisitions du parquet interviennent au terme d’une très longue bataille d’experts et d’une instruction ponctuée par des évènements périphériques comme la condamnation d’Assa Traoré pour atteinte à la présomption d’innocence des trois Gendarmes et des actions médiatiques du “Comité pour Adama”.

La famille d’Adama Traoré accuse les militaires d’avoir pratiqué un plaquage ventral et de ne pas lui avoir porté secours après qu’il a eu un malaise dans leur véhicule.

Joint par la Voix du Gendarme, Me Rodolphe Bosselut, qui défend deux des trois Gendarmes, “constate avec satisfaction que le réquisitoire est hyper exhaustif et qu’il recontextualise parfaitement et intégralement les faits qu’il remet en perpective”. “Le parquet est allé au delà de ce qui était juridiquement nécessaire” analyse l’avocat. “Le procureur écrit que les trois Gendarmes avaient toutes les raisons d’interpeller Adama Traoré et qu’ils l’ont fait dans les règles de l’art en mettant en oeuvre les techniques d’intervention telles qu’on leur a enseignées” poursuit l’avocat. Pour lui, le réquisitoire est également extrêmement clair sur un autre point crucial. “Les Gendarmes n’avaient pas connaissance de l’état de santé d’Adama Traoré au moment de l’interpellation et ne se sont pas abstenus de lui porter secours”.

Les Gendarmes “qui sont évidemment satisfaits, attendent désormais le non-lieu”.

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Dans ce communiqué, les avocats, Me Rodolphe Bosselut, (barreau de Paris) Sandra Chirac-Kollarik et Pascal Rouillier (barreau d’Angers) estiment que “le non-lieu requis par le procureur de la République de Paris reflète parfaitement la teneur de l’information judiciaire.”

Communiqué intégral

De gauche à droite Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac-Kollaric (montage photo LVDG)

“Le non-lieu requis par Madame le procureur de la République de Paris reflète parfaitement la teneur de l’information judiciaire.

Plus de six années d’investigations, plus d’une dizaine d’experts sollicités, plus d’une centaine d’auditions de témoins, quelques 3000 cotes ont établi l’absence de toute violence de la part de nos clients, lors de l’interpellation d’Adama Traoré, et ont conforté leur statut de témoin assisté du chef de non-assistance à personne en danger.

Ainsi, au terme d’un réquisitoire particulièrement exhaustif de 71 pages, le parquet a donc conclu, à la lumière des investigations menées, à l’absence de quelque charge que ce soit à l’encontre des gendarmes.

Ces réquisitions extrêmement motivées n’ont laissé aucune zone d’ombre pour aboutir à leur mise hors de cause.

Nos clients qui ont agi dans le strict cadre de la légalité attendent avec confiance l’ordonnance des magistrats instructeurs pour retrouver leur honneur malmené par une exploitation médiatique malhonnête de cette affaire, au détriment de la vérité.

Ils aspirent à retrouver l’anonymat, qui était le leur avant, et la sérénité pour continuer à œuvrer au service de l’ensemble des citoyens.”

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