L’hommage aux “héros de la Gendarmerie” remplace l’hommage aux morts : explications

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La porte drapeau de la Gendarmerie (Photo Sirpa Gendarmerie)

Pour la première fois, des Gendarmes bien vivants ont été honorés lors du traditionnel hommage aux Gendarmes victimes du devoir qui devient désormais “l’hommage national aux héros de la Gendarmerie”. Retour sur cette première cérémonie qui se tiendra désormais chaque 16 février avec ce nouveau “format”. Cette cérémonie que la DGGN juge “ plus signifiante et plus solennelle” traduit selon elle “concrètement l’ambition du DGGN d’une réappropriation des fondamentaux militaires de la Gendarmerie.”

Le 16 février 2022 restera dans les annales de l’Arme, comme la première édition de “l’hommage national aux héros de la Gendarmerie” qui remplace “la cérémonie nationale d’hommage aux Gendarmes décédés, victimes du devoir”. Traditionnellement organisée le 16 février – le 16 février 1791 est le jour de la promulgation de la loi créant la Gendarmerie nationale – dans tous les groupements de France, la cérémonie a été cette année repensée à la suite “d’une volonté unanime d’évolution” justifie la Direction générale.

La sémantique originelle de “ victimes du devoir ” n’entraîne plus l’adhésion et ne parle pas aux Gendarmes qui sont dans l’action et qui refusent l’idée de victime, sous- entendant une forme de passivité ou d’accidentalité” explique la DGGN. Elle estime “qu’une cérémonie doit appeler à la mémoire autant qu’à l’engagement, en particulier pour les jeunes générations de Gendarmes qui ont rejoint les rangs avec avec une soif de sens renouvelée et une recherche de valeurs.”. Ainsi “le geste et la figure du colonel Beltrame, à l’impact très profondément ancré dans les rangs, sont venus accentuer cet état d’esprit et cette réappropriation de notions qui pouvaient avoir perdu leur acuité :  culte de la mission, esprit de sacrifice jusqu’au sacrifice suprême et  héroïsme.

“Une cérémonie qui se limite à commémorer dans le court terme les seuls morts en service ou en mission de l’année qui précède était vu comme pas assez engageant ni motivant” argumente encore la DGGN pour laquelle et hommage aux héros de la Gendarmerie est aussi “un recentrage symbolique”.
Dans le “ calendrier ” du Gendarme, le 16 février (re)devient la date la plus importante de l’année – sans préjudice du 14 juillet et du 11 novembre, qui sont les dates solennelles cardinales et communes à tous les militaires” poursuit la direction de l’Arme.

Le nouveau format de la cérémonie

– La lecture d’un récit historique, qui replace la Gendarmerie d’aujourd’hui dans sa longue antériorité et qui fait le lien entre tous les héroïsmes du Gendarme (en guerre comme en paix), notamment tout au long du XXe siècle :
– Le traditionnel rituel d’hommage aux morts – appel des morts des 12 mois écoulés, dépôt de gerbes, sonnerie aux morts + minute de silence,
– Une phase nouvelle de célébration et d’hommage aux héros vivants – les « héros du quotidien » : une remise de médailles pour récompenser des actes remarquables d’engagement personnel, de courage physique et de mépris du danger.

Les noms des trois Gendarmes décédés lus

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Comme chaque année, et cela ne changera pas, les noms des trois Gendarmes décédés dans l’exercice de leurs fonctions depuis le 16 février 2021 ont été énumérés.

La maréchale des logis-cheffe Jennifer Benet, du groupe de commandement de la compagnie de gendarmerie départementale d’Hyères (83), décédée le 28 septembre 2021, à l’âge de 36ans;

Le Gendarme Gaëtan Binet, de la brigade de proximité de Port-Jérôme- sur-Seine (76), décédé le 7 octobre 2021, à l’âge de 27 ans ;

Le maréchal des logis-chef Claude Ruocco, du PSIG de Dardilly (69), décédé le 15 janvier 2022, à l’âge de 53 ans.

166 Gendarmes “héros du quotidien” décorés dans toute la France

166 Gendarmes ayant accompli des actes d’héroïsme ont été décorés dans toute la France dont 6 dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq et le général d’armée Christian Rodriguez, DGGN.

À noter qu’à l’occasion de cette cérémonie, les quarante chanteurs du Chœur de l’armée française(*), formation appartenant à la Garde républicaine, ont entonné pour la 1re fois dans la cour des Invalides le refrain du nouveau chant de la Gendarmerie.

L’UNPRG dépose la gerbe
des associations
Comme chaque année, les associations de Gendarmes ont été conviés au ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe. Cette année, ce sont Gérard Sullet, président national de l’UNPRG et Olivier Schlecht, président de l’association des anciens et anciennes Gendarmes auxiliaires (ANAAGA), qui ont déposé la gerbe au nom des associations.

Un appel aux dons de la Fondation Maison de la Gendarmerie

(*) Un concert donné par le Chœur de l’armée française et l’orchestre de la Garde républicaine, enregistré au sein de la cathédrale des Invalides, est diffusé sur la chaîne Youtube de la Gendarmerie nationale.

Ce concert est également l’occasion pour la fondation Maison de la Gendarmerie de récolter des dons pour soutenir les familles de Gendarmes blessés ou décédés en service. (https://www.fondationmg.fr/don/ concert-du-16-fevrier-2022).

Didier CHALUMEAU

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