Les anciens de l’escadron d’Antibes rassemblés le 22 avril, 35 ans après les terribles évènements d’Ouvéa

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Les anciens de l’escadron 24/6 d’Antibes (ex 7/22) – et quelques anciens Gendarmes mobiles de Villeneuve d’Ascq (59)- se sont rassemblés à la caserne Gazan le 22 avril comme ils le font régulièrement afin de se retrouver tout en commémorant les évènements tragiques d’Ouvéa survenus le 22 avril 1988. Ainsi, une cérémonie s’est tenue devant la stèle érigée sur la place d’armes en mémoire du major Georges Moulié, ancien de l’escadron tué lors de l’attaque de la brigade de Fayaoué avec trois autres Gendarmes et deux militaires du 11ème choc.

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 Après la lecture du récit des faits, quatre anciens Gendarmes, ex-otages ou rescapés de l’attaque de la brigade de Fayaoué, ont déposé une gerbe devant la stèle avant une sonnerie aux morts et la montée des couleurs et une vibrante marseillaise chantée à capella.

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Plus d’une centaine d’anciens de l’escadron d’Antibes, retraités, mais aussi actifs, et de tous les grades, du Gendarme au général de corps d’armée (2s) étaient présents, rejoints par quelques anciens de l’Arme comme le colonel Alain Benson, commandant en second des forces de Gendarmerie en Nouvelle Calédonie lors des évènements d’Ouvéa et inlassable défenseur des anciens otages ou victimes. Le général de division (2s) Bertrand Cavallier, figure de la gendarmerie mobile était également présent ainsi que l’adjoint aux anciens combattants de la mairie d’Antibes.

Plus d’une centaine d’anciens de l’escadron d’Antibes étaient présents (Photo DC/LVDG)

Parmi les vétérans d’Ouvéa présents figuraient plusieurs d’entre-eux ayant demandé une indemnisation à l’Etat. Ils sont en effet dix victimes et familles de victimes de l’attaque de la brigade de Fayaoué à vouloir faire reconnaître leur préjudice moral et physique. Après le rejet de leurs demandes par le ministère des Armées, ces familles ont saisi le tribunal administratif qui a regroupé les demandes. Les ex-otages n’ont jamais été reconnus comme tels par l’État français qui leur a refusé la médaille de reconnaissance aux victimes du terrorisme ainsi que le statut d’ancien combattant, les faits étant survenus sur le territoire national.

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Le procureur Jean Bianconi, qui a joué un rôle déterminant dans la libération des otages, et qui a décoré de la croix de la valeur militaire avec palme, a écrit en 2020, par l’intermédiaire de “La Voix du Gendarme” au Directeur général afin d’accorder une juste reconnaissance du sacrifice des Gendarmes.

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Quatre tués, deux blessés dont un très grave et 27 Gendarmes pris en otage

Le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, trente-cinq indépendantistes armés font irruption dans la brigade de Fayaoué. Un véritable massacre: quatre Gendarmes sont tués, un grièvement blessé d’un coup de hâche sur la tête, 27 autres pris en otage et les armes volées. Onze otages sont libérés 48 heures plus tard tandis que les seize autres sont conduits dans la grotte de Gossanah. Le 5 mai, l’opération Victor est conduite avec le GIGN, le 11ème choc et une équipe lance-flammes du 17ème RGP. Dix-neuf indépendantistes et deux soldats français sont tués.