Le capitaine de Gendarmerie condamné par la cour d’assises de Guadeloupe à 5 ans de prison dont 3 avec sursis pour “violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » sera rejugé par une cour d’assises d’appel dans quelques mois. Combatif et soutenu à la fois par l’institution et ses camarades, ce saint-cyrien veut se battre devant la cour d’assises d’appel.
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Le parquet général de Guadeloupe, ainsi que l’officier, Romain D. placé en détention à l’issue du verdict à la maison d’arrêt de Baie-Mahault, ont en effet décidé d’interjeter appel de la décision. Avant de se lancer dans ce nouveau combat, l’avocate générale Elodie Rouchouse, qui n’a pas convaincu les jurés en requérant pas moins de 15 ans de réclusion criminelle! – une peine habituellement prononcée pour des voyous dans des affaires de règlements de compte ou des violeurs- s’est concertée, apprend-on par Guadeloupe 1ère, avec la procureure générale Danielle Drouy-Airal.
La cour d’assises d’appel qui va rejuger l’officier de Gendarmerie pour “meurtre” n’est pas connue, mais selon nos informations, le procès pourrait être délocalisé en métropole. La partie civile, représentée par Me Bernard Sivan, (barreau de Nice) n’a pas la possibilité de faire appel, mais avait estimé dans Nice Matin, cette décision du parquet “très probable”, “le verdict ne correspondant pas aux attentes de la famille et étant très en deçà des réquisitions”.
Une demande de mise en liberté du capitaine
Pour Me Florian Lastelle, (barreau de Nice), l’un deux avocats de l’officier avec son confrère Archibald Celeyron, (barreau de Paris) la tenue d’un second procès est “une bonne nouvelle car le parquet sera forcément moins excessif qu’en premier instance du fait que la cour d’assises de Guadeloupe a clairement écarté l’intention de tuer”. “La décision de la cour d’assises est très motivée avec deux points principaux, le premier est qu’il n’y a pas d’intention de tuer et le second est que l’officier n’a rien à faire en prison” détaille l’avocat niçois qui estime que “l’intérêt de la société est de laisser le Gendarme faire son travail”.
“Cette décision nous tenait à coeur afin que les gens cessent de le traiter de tueur car en aucun cas il ne voulait tuer quelqu’un, il s’est senti en danger et a fait un usage des armes en conformité avec la réglementation ” ajoute le pénaliste qui va déposer une demande de mise en liberté dans les jours prochains.
Pour l’instant, l’officier, combatif, est incarcéré au centre de détention de Baie-Mahault. Son épouse – une fille de Gendarme- qui l’avait accompagné à son procès, est rentré auprès des deux fillettes du couple. Le militaire, présumé innocent, est soutenu par l’institution et par ses frères d’armes. “J’ai senti ce soutien de ses camarades de la Gendarmerie et cela lui fait chaud au coeur” commente Florian Lastelle.