Le 21 février 2024, la police aux frontières (PAF) de Mayotte continue sa vigilance ininterrompue en mer, à l’affût de kwassa kwassa, ces frêles embarcations motorisées fréquemment utilisées par les migrants des Comores tentant d’atteindre l’île française. L’équipage du Titan, un navire intercepteur, est alerté par un signal radar suspect, lançant une opération de recherche qui s’avère finalement infructueuse, le suspect étant un pêcheur local.
Malgré les défis posés par la météo et le manque de ressources comme l’absence d’avion de surveillance ce jour-là, les efforts pour contrôler l’immigration clandestine ne faiblissent pas. En 2023, 661 kwassa kwassa ont été interceptés, et environ 8.600 migrants ont été appréhendés, selon Frédéric Sautron, sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration à Mayotte.
Les stratégies des passeurs évoluent, préférant la nuit ou les conditions météorologiques défavorables pour échapper à la détection. Les kwassa kwassa, souvent surchargés et peu adaptés à la haute mer, présentent un risque élevé pour leurs occupants, parfois retrouvés en hypothermie. Les autorités adaptent également leurs méthodes, avec l’espoir d’améliorer leurs équipements, notamment par le remplacement des radars obsolètes et l’augmentation des effectifs.
La présence du Champlain, un navire des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien, sert de dissuasion supplémentaire dans le nord de l’archipel. Cependant, les limites de la technologie actuelle et la nécessité d’une mise à jour sont clairement ressenties par les agents sur le terrain.
La dangerosité de ces traversées est soulignée par l’absence de statistiques officielles sur les décès, bien que les appels de familles sans nouvelles de leurs proches soient fréquents. La récente interception de trois kwassa kwassa et la détention immédiate de 38 migrants comoriens illustrent la réalité continue des risques et des défis auxquels sont confrontés tant les migrants que les autorités dans cette zone de tension entre la France et les Comores.