Général Jean-Pierre Gesnot, commandant des réserves : “le dispositif des Cadets fait partie intégrante du parcours engagement citoyen déployé par la Gendarmerie”

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À l’occasion de la participation pour la deuxième année des Cadets de la Gendarmerie au défilé du 14 juillet à Paris, La Voix du Gendarme a interviewé le général de division Jean-Pierre Gesnot, commandant de la Gendarmerie pour les réserves et la Jeunesse.

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Que représente le dispositif des Cadets pour la Gendarmerie ? 

Le dispositif des Cadets de la Gendarmerie fait partie intégrante du parcours engagement citoyen déployé par la Gendarmerie, parcours qui débute très tôt dans la vie de nos jeunes concitoyens (permis piéton, permis internet).
Il participe de la volonté de la Gendarmerie, institution militaire fortement ancrée au cœur des territoires, de contribuer à l’objectif national visant à resserrer le lien Armée-Nation.
Notre dispositif des Cadets vise à poursuivre la transmission des valeurs citoyennes et du devoir de mémoire effectuée lors du séjour de cohésion du Service National Universel (SNU), en transmettant les valeurs militaires de la Gendarmerie (cohésion, solidarité, sens des responsabilités, souci de l’autre).
Il contribue donc à renforcer le lien entre la Gendarmerie et la jeunesse, tout en constituant, par voie de conséquence, un tremplin pour le recrutement dans la réserve comme dans l’active.
Ces cadets sont accueillis dans des associations de dimension départementale (pour la grande majorité d’entre elles) ou régionale. 
Grâce au fort engagement des réservistes (citoyens comme opérationnels) dans la présidence et l’encadrement de ces associations, le dispositif des Cadets a connu, ces dernières années, un développement important au niveau national. 103 associations ont été créés, en métropole comme outre-mer (la 103ème association de cadets vient récemment de voir le jour à Saint-Barthélémy).
Les associations accueillent les jeunes cadets pendant une durée de 12 jours ou de 84 heures, de manière continue ou perlée tout au long de l’année, dans le cadre d’une mission dite d’intérêt général (MIG, seconde phase du SNU).
En 2023, près de 2500 cadets ont été accueillis dans nos associations (soit près de 10% des 30000 jeunes ayant effectué le séjour de cohésion du SNU en 2023).
Depuis 2017, ce sont près de 10.000 cadets qui seront formés d’ici à la fin de l’année 2024.

Les Cadets sont ils un véritable vivier pour la réserve et pour la Gendarmerie ? 

Même si, comme évoqué précédemment, l’objectif premier de notre mission d’intérêt général reste de poursuivre le travail de transmission des valeurs de citoyenneté et du devoir de mémoire initié lors du séjour de cohésion, les stages organisés par nos associations de cadets permettent à ces derniers de découvrir les valeurs et les missions de la Gendarmerie, ce qui contribue souvent à faire naitre des vocations à servir au sein de la réserve opérationnelle (en suivant une préparation Militaire Gendarmerie) ou même dans l’active (en passant les tests de recrutement comme GAV ou un concours d’accès aux corps d’officiers ou de sous-officiers de la Gendarmerie).

Quel est le nombre de cadets ayant intégré la réserve de la Gendarmerie et l’Arme en tant que GAV ou sous-officier d’active? 

Les Cadets n’étant pas intégrés dans notre système d’information des ressources humaines (ils ne sont pas des militaires d’active ou sous contrat), il est difficile d’assurer un suivi statistique très précis des cohortes formées depuis 2017.
Pour autant, et en dépit du caractère relativement récent de la création de nos associations (à compter de 2017 pour la plus grande majorité d’entre-elles), les échanges avec les associations de Cadets et les Groupements nous laissent à penser que plus d’un tiers de nos Cadets rejoignent, dès qu’ils ont l’âge requis, une Préparation Militaire Gendarmerie pour servir dans la réserve opérationnelle. 10 à 20 % d’entre-eux se sont d’ores-et-déjà orientés vers un recrutement dans l’active ou pour servir avec un contrat de gendarme adjoint volontaire. Ces chiffres ont tendance à augmenter de manière importante avec l’augmentation du nombre de cadets formés.

Comment pérenniser et améliorer le dispositif des Cadets qui repose sur une structure associative et fonctionne grâce à des bénévolat et du sponsoring ? La Gendarmerie va t-elle allouer des moyens aux groupements pour la logistique? 

Nos associations de Cadets ont effectivement le statut d’associations à but non lucratif de la loi 1901. À l’exception de la mise à disposition de réservistes opérationnels pour leur encadrement (la dotation augmentant en fonction du nombre de cadets formés), il n’est pas possible, pour la Gendarmerie, de financer directement ces associations.
Nous constatons effectivement, en fonction des régions et des départements, des situations contrastées en termes de moyens à partir du mécénat ou du sponsoring, pour équiper et organiser des activités au profit de nos Cadets.
Afin de réduire ces différences et de permettre à toutes les associations de pouvoir évoluer avec un peu plus d’aisance, le commandement de la Gendarmerie pour les réserves et la jeunesse travaille à la constitution d’un fonds de dotation destiné à la Jeunesse, qui aura une existence juridique propre (avec son président et son conseil d’administration). Une fois constitué et suffisamment doté, ce fonds permettra de financer, au niveau national, des projets organisés localement par les associations voire de les aider à financer l’équipement des Cadets. 

Où en est t-on de la montée en puissance de la réserve Gendarmerie ?

L’objectif est -il en passe d’être atteint ? Aidée par des budgets d’emploi actuellement conséquents, la Gendarmerie poursuit à bon rythme la montée en puissance numérique de sa réserve opérationnelle (près de 2000 réservistes en plus 2023). A l’effectif actuel de 35.000 réservistes opérationnels, tout est mis en œuvre, au niveau national comme dans les régions et les différentes formations administratives pour, au mieux, atteindre et, à tout le moins, se rapprocher au plus près de la cible des 50.000 réservistes en 2027.

Combien d’ESR sont engagés sur le JO et le JOP? 

L’emploi des réservistes pendant les JO et les JOP est à la main des commandants de région et de groupement. 
A l’exception des réservistes opérationnels de la plaque parisienne (RGIF et Garde Républicaine) qui seront très fortement engagés sur les sites de JO et des JOP, l’essentiel des réservistes opérationnels seront employés au niveau local, dans des missions qu’ils remplissent habituellement l’été dans les territoires où ils résident (dispositifs estivaux de protection de la population, sécurisation des grands rassemblements en province, renforts dans les brigades..).
En temps normal, durant la période estivale, en fonction des périodes de la semaine, 3000 à 5000 réservistes sont employés quotidiennement. 
La phase du parcours de la flamme (sur le point de s’achever) a déjà été l’occasion d’un emploi beaucoup plus important de la réserve opérationnelle.
L’emploi des réservistes opérationnels, au niveau local comme sur les sites des JO et des JOP, sera donc logiquement très largement supérieur, cet été, au chiffre de 5.000 réservistes engagés en période estivale.

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