Le chauffard récidiviste ayant mortellement fauché lundi soir à Mougins le gendarme Eric Comyn lors d’un refus d’obtempérer a été déféré au parquet de Grasse à l’issue de sa garde à vue ce mercredi après-midi. Il a été mis en examen des chefs de “meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique”» et “refus d’obtempérer”, avant d’être placé en détention provisoire. Cet individu de nationalité cap-verdienne âgé de 39 ans, déjà condamné dix fois par la justice, avait été interpellé matin près du commissariat de police de Cannes où il se rendait afin de se rendre. Il avait pris la fuite et un important dispositif de recherches avait été mis en place.
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Le suspect, dont la voiture, une BMW noire a été retrouvée dans un box à Vallauris, ne reconnait pas les faits.
D’après le parquet, l’homme âgé de 39 ans a affirmé lors de ses auditions avoir percuté l’adjudant Éric Comyn “involontairement”, avant de poursuivre sa route, “pris de panique”. “Il affirme n’avoir pas vu le gendarme sur la chaussée”, ajoute le parquet de Grasse.
“La France a tué mon mari” déclare l’épouse du gendarme décédé lors de l’hommage à Mandelieu-la-Napoule
Une cérémonie d’hommage a été organisée ce mercredi matin par la commune de Mandelieu-la-Napoule, où est implanté le peloton motorisé, unité d’affectation de l’adjudant Eric Comyn ainsi qu’une très grosse brigade à 47 militaires. (*)
Lors de cet hommage auquel ont participé les gendarmes du peloton motorisé, de la brigade et de la compagnie ainsi que le sous-préfet, et des élus, l’épouse de l’adjudant Eric Comyn a pris la parole.
Harmonie Comyn, ancienne gendarme adjointe volontaire, avec un admirable courage et beaucoup de sang-froid a dit tout haut ce que beaucoup de gendarmes et de Français pensent tout bas au sujet de la justice et de son laxisme.
“Je l’affirme haut et fort, la France a tué mon mari”, a asséné cette mère de deux enfants qui “a pris perpétuité”. “Par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. La France a tué mon mari”, a t-elle répété. “Comment, pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?” s’est demandée Harmonie Comyn.
“Quand est-ce que nos législateurs ouvriront les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ?” “Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?”, interroge t-elle avant de lancer : “1981 n’aurait jamais dû exister”, en allusion à l’abolition de la peine de mort.
Deux autres hommages ont eu lieu ce mercredi, d’abord à Mougins, lieu du drame, puis à Cannes, siège de la compagnie de Gendarmerie et de la communauté d’agglomération et dont le maire, David Lisnard, est président de l’association des maires de France.
(*) Cette commune de 25000 habitants restée en zone Gendarmerie est très “gendarmique” puisque l’ancien maire, le sénateur (LR) Henri Leroy, membre de la commission des lois, est fils de gendarme et lui même ancien officier de gendarmerie. L’actuel maire, Sébastien Leroy, est son neveu et petit-fils de gendarme).