De deux à quatre nouvelles brigades par département annonce le directeur de la Gendarmerie aux députés (vidéos)

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Le DGGN Christian Rodriguez devant les députés le 5 octobre (capture d'écran vidéo AN)

Auditionné par les députés de la commission de la Défense sur le plan de finances 2023, le général Christian Rodriguez, Directeur général de la Gendarmerie nationale, (DGGN), a été beaucoup interrogé sur les 200 nouvelles brigades devant être créées dans le cadre de la LOPMI. Interpellé sur le choix des implantations, les financements, l’immobilier, il a annoncé qu’il y aurait entre deux et quatre nouvelles brigades dans la plupart des groupements de gendarmerie départementale. Il a aussi précisé la méthode pour ces créations.

Sur le même thème : Devant les députés, le Directeur général évoque le changement historique de paradigme de la Gendarmerie

L’audition du DGGN par les députés de la commission de la Défense, ce mercredi, a beaucoup tourné autour des 200 nouvelles brigades annoncées dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI). Citant en exemple les nouveaux blindés Centaure, dont le 1er exemplaire vient d’arriver, et les dix hélicoptères H160, le chef des Gendarmes qui a évoqué “une année historique pour la Gendarmerie en terme de budget avec le plan de relances et la LOPMI” en a parlé dès son propos liminaire en rappelant que la Gendarmerie avait perdu 500 brigades depuis 2007 en passant de 3600 à 3100. “Il y aura deux, trois, ou quatre nouvelles brigades dans quasiment chaque groupement selon les besoins” a annoncé le DGGN en expliquant que la “Gendarmerie avait fait un pas de côté sur la typologie des brigades” afin d’éviter ce qu’il appelle des “Rio Grande” avec des dispositifs interdépartementaux permettant à des Gendarmes d’intervenir dans le département voisin au besoin. “L’idée c’est de travailler sur la typologie des brigades, on peut tout imaginer, comme des brigades mobiles avec des Gendarmes qui partent trois ou quatre jours dans des zones isolées et qui dorment dans des gîtes ou des relais, des brigades fluviales, des postes à cheval, des Gendarmes en VTT” a détaillé le général Rodriguez qui avait déjà évoqué un changement de paradigme historique devant ces mêmes députés le 27 juillet, avec la volonté d’une logique du “aller vers” à la place du logique de “guichet”. “Je ne regarde qu’une statistique, c’est la présence sur la voie publique” a martelé Christian Rodriguez.

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Extrait de l’intervention DU DGGN sur les nouvelles brigades (Vidéo Assemblée nationale)

Mais c’est surtout sur les brigades classiques et les casernes qu’a été interrogé le chef des Gendarmes.

Plusieurs parlementaires, tels Xavier Batut, (Renaissance/Seine-Maritime), Mickaël Taverne (RN/Nord), policier national, qui a tenu à rappeler “que les forces de l’ordre ne tuent pas”, Fabien Roussel (PC/groupe GDR/Nord), Isabelle Santiago, (PS/Val-de-Marne), Caroline Colombier (RN/Charente) ont en effet interrogé le Directeur général sur ces créations de brigades, la méthode de concertation retenue, la répartition, l’immobilier, le budget et le calendrier.

La députée Christelle d’Intorni (LR/Alpes-Maritimes), au nom de son groupe, a fait remonter le risque d’une inégalité territoriale. En rappelant “que le financement de la construction et de l’entretien des casernes reposait essentiellement sur les collectivités territoriales, celle qui a été maire d’une très petite commune, a estimé que ce sytème pourrait faire craindre des implantations de brigades qui dépendent plus des capacités de financement des collectivités que des besoins en terme de sécurité, créant ainsi des inégalités territoriales”.

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Intervention de Christelle d’Intorni

Elle a demandé au DGGN si des “trous capacitaires avaient été identifiés dans certains territoires plutôt que d’autres, et s’il avait une estimation du nombre de nouvelles casernes nécessaires pour accueillir les nouvelles brigades ainsi qu’une estimation du budget en terme de construction ou de rénovation du bâti”.

Les premières brigades créées à l’été 2023

Ce dernier a répondu à tous les députés en même temps en précisant la méthode. Les propositions d’implantation devraient être décidées au printemps prochain et les premières brigades devraient ouvrir à l’été 2023. Cette concertation a débuté dans le Cher la semaine dernière. “ Le commandant de groupement présentera de manière dynamique la sécurité dans le département, les points forts, les points faibles, son avis technique, et les maires donneront aux préfets leur ressenti, il y aura un échange avec les parlementaires que le ministre va probablement prendre à son compte, et en fonction de ce qui remontera, on regardera comment on trace, comment on décrit le schéma de ces 200 brigades” a détaillé le Directeur général. Concernant les constructions de casernes, ce dernier a expliqué le processus. “Il y aura une phase transitoire dans un premier temps, on crééra des postes provisoires, les élus mettront à disposition des locaux de service où on louera, et on logera les familles dans le parc locatif de l’endroit en attendant de construire une brigade avec les collectivités là où on aura décidé de l’installer, on a bien dans l’idée d’accélérer les délais pour construire des brigades, aujourd’hui, il faut cinq six ans quand tout va bien, on va modifier les normes, (….) on a un schéma d’emploi qui est de 950 Gendarmes pour l’an prochain et qui sera consacré aux sept escadrons créés mais aussi pour partie aux brigades qui verront le jour pour les premières à l’été 2023.

Concernant le budget, je n’ai pas tellement de sujet avec le locatif, certes les communes construisent, l’État aide, sans doute pas assez, mais on paye un loyer, ce n’est pas un investissement à perte au delà du fait que des familles arrivent, c’est aussi un gain si on objective un peu, souvent ce sont les départements qui portent les projets car il y a des communes qui ne peuvent pas payer, et on n’a pas dans l’idée de favoriser les communes qui vont payer, l’idée c’est que cela ait du sens sur le territoire, par rapport à ce que cela produira en terme d’actions de sécurité, c’est le sens de la concertation” a développé le DGGN.

Les autres sujets évoqués

Outre ce sujet des 200 brigades, le chef des Gendarmes a notamment été interrogé sur le budget de la réserve par Christophe Naegelen (UDI/Vosges), et Franck Giletti (RN/Var); sur le temps de travail par Emmanuel Fernandes (LFI/Bas-Rhin); sur les besoins en équipements de sécurité et équipements NRBC par Fabien Roussel; sur le renseignement par Josy Poueyto (Modem/ Pyrénées-Atlantiques) sur la rénovation des locaux de et la construction d’un stand de tir pour armes longues au CNEFG de Saint-Astier par Jean-Pierre Cuberfaton (Modem/Dordogne); sur le ComCyberGend par Anne Le Hénanff (Horizons/Morbihan), sur l’absence d’une zone de défense et de sécurité (ZDS) à Toulouse par Corinne Vignon (Renaissance/Haute-Garonne) et sur la collaboration entre les polices rurales et la Gendarmerie par Delphine Lingemann (Modem/Puy-de-Dôme).

Le bouclier tarifaire s’appliquera aux Gendarmes

En réponse au député Emmanuel Fernandes au sujet de l’augmentation de des factures énergétiques des Gendarmes et de l’absence de bouclier tarifaire pour eux, le DGGN a répondu qu’il s’agissait d’un oubli. “Dans le texte tel qu’il a été rédigé, il y avait un effet d’éviction pour les Gendarmes, mais c’était un oubli, ça va être rectifié”.

Onze alpines de plus commandées en 2023

Onze alpines supplémentaire seront commandées l’année prochaine a annoncé le DGGN en réponse au député M. Yannick Favennec-Bécot (Horizons/Mayenne).

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Extrait de l’intervention de Fabien Roussel