300 ans de présence de la Gendarmerie dans le Morbihan (1720 – 2020)

0
352

Le samedi 18 septembre 2021, la Gendarmerie du Morbihan a fêté ses 300 ans de présence dans le département. L’occasion pour le lieutenant-colonel Sébastien Coirier, commandant en second le Groupement de Gendarmerie du Morbihan aux côtés du maire de Vannes, David Robo, des autorités et des associations de retraités de la Gendarmerie de dévoiler une plaque avant de prononcer un discours :

« La Gendarmerie Nationale est l’une des plus anciennes institutions de notre pays, institution bientôt millénaire. Il y a 300 ans s’organisait le maillage de notre territoire national par les brigades de maréchaussée, principe de maillage territorial qui s’inscrit dans l’organisation de l’État français. Ces brigades étaient 500 en 1720. Elles sont aujourd’hui 3100 sur tout le territoire. Sur ces 500, la très grande majorité d’entre-elles (423) demeurent encore implantées sur leur commune d’origine. Parmi ces 423 brigades, le département du Morbihan en compte 4 : Pontivy, Josselin, Guer et Vannes. Certains ferons probablement remarquer à juste titre, qu’à Vannes, il n’y a plus aujourd’hui de brigade territoriale. C’est vrai, puisqu’elle a déménagé officiellement le 1er décembre dernier non loin d’ici, à Saint Avé (56). Pour autant, nous aurions dû lui souffler ses 300 bougies en 2020, ce qui n’a pu être organisé en raison de la situation sanitaire liée à la Covid19.

D’autre part, même si la Gendarmerie a relocalisé son « guichet public » aux portes de Vannes, la Gendarmerie Nationale n’en demeure pas moins encore bien présente, en son cœur-même, au sein de la caserne Guillaudot, assurant les arrières de l’hôtel de ville. Vous y trouverez en effet, outre l’état-major du Groupement du Morbihan avec ses services de soutien et ses unités d’appui à vocation départementale dont la toute nouvelle Maison de Protection des Familles (MPF), le commandement de l’Escadron Départemental de Sécurité Routière (EDSR), ainsi que le commandement de la Compagnie de Gendarmerie de Vannes, avec son Peloton de Sécurité et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG) et sa Brigade des Recherches (BR), sans oublier l’Escadron de Gendarmerie Mobile 15/3, implanté à Ménimur.

Au bilan, malgré le départ récent de la brigade de Vannes, ce sont tout de même encore pas loin de 250 militaires de la gendarmerie qui, sur ces deux casernements, demeurent à Vannes, et y demeurent – le plus généralement – avec leurs familles. Et c’est justement là, même si cela peut étonner et paraître parfois à certains un peu anachronique, sur ce triptyque Maillage / Militarité / Logement « en caserne, ces trois piliers indissociables, que repose – depuis 1720 – la spécificité du Système d’Arme Intégré de la Gendarmerie Nationale.

C’est ainsi que, depuis 300 ans, la Gendarmerie Nationale s’adapte pour «répondre présent», en lien étroit avec nos élus, pour servir nos concitoyens et défendre la Nation.

Le maillage, dense, c’est ce qui nous permet de structurer notre présence au cœur des territoires, pour construire et décliner, en partenariat avec les autres services de l’État et les collectivités, des politiques de sécurité «sur mesure», adaptées aux besoins locaux, en temps de paix comme en temps de crise ;

La militarité, c’est tout à la fois un statut dérogatoire, un contrat moral fait de principes et de valeurs, une grande part de notre ADN qui nous structure, qui nous commande, qui nous oblige et nous anime : sens du devoir, disponibilité, capacité d’adaptation ;

Le logement en caserne (LCNAS), c’est ce qui permet aux gendarmes de produire de la sécurité là où ils vivent, et d’y vivre avec leurs familles et avec ceux pour qui ils produisent de la sécurité. Il résulte donc tout à la fois d’un impératif capacitaire lié à l’étendue des territoires dont nous avons la charge (95 % du TN) et du choix de la proximité. Paradoxalement, malgré sa grande ancienneté, nous observons que de plus en plus de nos concitoyens méconnaissent notre institution ; ou d’autres encore, qui en ont cette image d’Épinal d’une vieille dame poussiéreuse et désuète. Pourtant, si elle a su traverser les siècles, c’est qu’elle a également su évoluer et innover pour rester en phase avec les époques : en 1720, le maillage territorial des brigades constituait déjà, pour l’État, un progrès, dans la recherche d’efficacité. De nos jours encore, et plus que jamais sans doute, la Gendarmerie Nationale continue à se moderniser, à adapter ses moyens et ses services aux difficultés et demandes de nos concitoyens : résolument entrée dans le 21ème siècle, elle investit les nouveaux territoires et enjeux de la cybercriminalité, essaie de tirer le meilleur profit des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle pour améliorer le niveau et la qualité du service rendu. C’est ainsi qu’en 2018, est né un tout nouveau concept de brigade : la brigade numérique (elle est bretonne, physiquement implantée à Rennes !).

De la brigade de maréchaussée à la brigade numérique, il y aura donc eu 300 ans. N’ayons cependant aucune crainte quant à l’offre de sécurité et de service : il n’y a pour l’heure aucune velléité de remplacement, rien d’autre qu’une volonté d’enrichissement.

Nos brigades territoriales ont donc certes 3 siècles d’existence, mais aussi encore un bel avenir. »